"Les assistants personnels sont également un instrument de gestion pour les entreprises"

A 3 dollars le titre actuellement contre 20 dollars lors de son introduction en septembre 2000, Avant Go, spécialisée dans la conception de solutions mobiles pour PDA (assistant personnel digital, de type Palm ou autre), fait encore triste mine sur le Nasdaq. Pourtant, si la société vient de licencier 15% de ses effectifs après de fortes pertes pour un chiffre d'affaires de 16 millions de dollars en 2000, les perspectives paraissent s'améliorer. A l'occasion de la publication des résultats du premier trimestre 2001, l'entreprise a avancé de six mois son objectif de rentabilité pour le ramener au premier semestre 2003. Latribune.fr - Quelle est le modèle économique d'Avant Go ?David Rice - Avant Go est surtout connu pour son logiciel d'édition de contenu. Il permet à 500 journaux comme le Monde, Canal Plus ou le Financial Times de délivrer leurs éditions sur PDA (Palm Pilot, Pocket PC, etc.). Mais ce n'est là que 25% de notre chiffre d'affaires. D'ailleurs, nous sommes là sur un modèle de partage de revenus avec les médias. Sinon, nous licencions et nous intégrons notre technologie vers deux types de clients. D'une part nous fournissons aux entreprises des applications pour PDA, visant à accroître l'efficacité des process. Ce qui se matérialise principalement par des outils de gestion de la relation client utilisés par la force de vente (chez Deutsche Bank par exemple), ou des outils logistiques. Dans ce dernier cas, par exemple, un de nos clients britanniques, le groupe pharmaceutique McKesson, a équipé sa division chargée d'alimenter les pharmacies de PDA pourvus d'une application leur permettant de remplir les bordereaux de livraisons et de gérer les flux de manière entièrement électronique, évitant ainsi un nombre incroyable de procédures administratives. Grâce au système, le temps de livraison a diminué de 10%. D'autre part, nous équipons les entreprises qui veulent offrir un service supplémentaire à leurs clients. C'est le cas par exemple de British Airways, pour lequel on a conçu un service d'informations sur les vols. Les médias ont du mal à gagner de l'argent sur Internet, les entreprises réduisent leurs investissements, quel est l'impact sur l'activité d'Avant Go ?C'est surtout le chiffre d'affaires en provenance de nos clients médias qui a ralenti, en raison évidemment de la baisse des revenus liés à la publicité. Pour continuer à les convaincre, nous ne nous contentons pas de leur fournir la technologie, mais nous les conseillons également sur la manière de générer des revenus. La publicité en est une, et même si ce type de revenus est en baisse de manière générale, il y a des opportunités à saisir. D'ailleurs, les médias anglais comme le Financial Times, qui compte aujourd'hui 50.000 utilisateurs* de l'édition du journal sur PDA, commercialisent ces espaces publicitaires depuis trois mois. En France, c'est à peine le début. On remarque que les prix de vente des bandeaux sont plus élevés car les lecteurs sont plus qualifiés. Mais il faut éduquer les annonceurs, les supports et les régies publicitaires. C'est ce que nous tentons de faire. Qu'en est-il du reste de vos clients? Nous n'avons pas vraiment ressenti le ralentissement des investissements des entreprises. En ce qui concerne les entreprises qui cherchent à améliorer leurs procédures, nous travaillons avec elles pour trouver des gisements de productivité. Mais pour convaincre nos clients, nous donnons des estimations précises de retour sur investissement par rapport au coût de mise en place global de ces outils. Nous tentons également de mesurer le gain de productivité. L'exemple de notre client pharmaceutique McKesson est probant. En France, nous travaillons avec France Télécom, Alcatel, PSA, etc.... En ce qui concerne les entreprises qui veulent développer des services pour leurs clients, je pense qu'il leur coûte moins cher de conserver leurs clients que de tenter d'en gagner de nouveaux, et qu'elles coupent surtout dans des budgets de communication, par exemple. Dans un contexte de ralentissement économique, nous développons pour ces cibles des applications de fidélisation, toujours fondées sur le retour sur investissement. Nos clients viennent aujourd'hui d'univers très différents. Nous travaillons pour le broker en ligne Comdirect, des entreprises de services, etc. Même s'il est vrai que dans certains univers, comme la banque en ligne, les investissements sont actuellement gelés.*NDLR: Un utilisateur est comptabilisé lorsqu'il a au moins réalisé un téléchargement d'information au cours des trois derniers mois.Propos recueillis par Sandrine C
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