Le Crédit Lyonnais en mal d’assiégeants

Le Crédit Agricole en tête, principal actionnaire du Lyonnais avec 10% des titres. Ce membre éminent du groupe d'actionnaires partenaires (GAP) souhaite officiellement jouer les prolongations. Or ce fameux GAP, instauré lors de la privatisation de la banque voici deux ans, est soumis à une échéance importante au début du mois de juillet : ses membres, qui ne pouvaient accroître ou diminuer leurs participations respectives pendant deux ans, seront libres de leurs mouvements. Certes si l'un d'entre-eux cède ses titres, il devra d'abord les proposer aux membres du GAP, droit de préemption oblige. Pendant longtemps, il a semblé acquis que le Crédit Agricole prendrait une part plus importante dans le capital du Lyonnais, la banque verte n'ayant pas fait mystère de sa volonté de constitution d'un grand groupe bancaire avec l'établissement présidé par Jean Peyrelavade. Mais aujourd'hui, elle préfère gagner du temps, faute d'être parvenue à boucler son projet de véhicule coté. Lorsque l'on n'est pas en mesure de mener l'assaut, autant se transformer en adepte de la continuité. Aujourd'hui donc le Crédit Agricole dit à qui veut l'entendre qu'il penche en faveur d'un maintien des grands équilibres au sein de l'actionnariat du Lyonnais. Même ode à la stabilité de l'autre côté du Rhin chez Allianz. Le géant de l'assurance contrôle via sa filiale française les AGF, 6% de la banque et bientôt 9,6% à l'issue de sa fusion avec la Dresdner Bank. Une chose est certaine : Allianz a largement les moyens de s'offrir le Crédit Lyonnais, mais un tel scénario est inconcevable depuis que le coût du sauvetage de la banque repose sur les contribuables français. Les deux principaux ténors ont donc chacun de bonnes raisons d'entonner à l'unisson la ballade de la stabilité. De son côté Bercy, qui vendrait bien le plus rapidement possible au Crédit Agricole les 10% que possède l'Etat dans le Crédit Lyonnais, doit trouver le temps long. D'autant que le gouvernement milite depuis de nombreux mois pour la constitution de grands pôles financiers en France. Aujourd'hui, seul le Crédit Lyonnais vante les bienfaits d'un rapprochement avec la banque verte, en s'y déclarant tout à fait prêt. Une situation qu'on n'aurait guère imaginée voici peu de temps. Mais il ne faut pas oublier l'adage selon lequel il vaut mieux se méfier de l'eau qui dort.Dominique Mariette
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