Si l'on en croit les statistiques de la National Venture Capital Association, c'est en effet vers le secteur compris entre le Sud de Los Angeles et la frontière mexicaine que se bousculent aujourd'hui les investisseurs. Le nombre de "venture-capitalists" y progresse en effet plus vite que la moyenne nationale, spécialement dans la localité-phare de la région, San Diego : 200% d'augmentation pour l'an dernier et, pour le premier trimestre de cette année, le rythme, même s'il a suivi le ralentissement de l'économie américaine, reste soutenu."Il y a une bonne raison à cela, explique Karen Epper Hoffman, une consultante privée spécialisée dans la "high-tech". Alors que San Francisco, au Nord, a profité du boom du commerce en ligne, San Diego et ses environs ont discrètement attiré pendant des années des douzaines de compagnies privées de la bio-technologie ou du sans-fil comme Genetronics ou Qualcomm. L'ascension de la Net-économie terminée, les incubateurs se précipitent vers ces secteurs..."En effet, depuis l'éclatement l'an dernier de la "bulle" spéculative qu'elle avait créée, la Net-économie a vu ses investissements fondre de 92% par rapport aux sommets atteints à la fin 1999. Et d'après le cabinet d'études VentureOne, le commerce en ligne ne représente plus que 1% des investissements de la Net-économie. Dans le même temps, les compagnies du secteur des bio-technologies ont vu leurs investissements passer à 761,9 millions de dollars pour le dernier trimestre 2000 - soit 86% de plus que l'année précédente! Sentant le vent venir, les "venture-capitalists" se sont précipités là où se trouvent déjà des enseignes respectables de la "high-tech". BioVentures West, Enterprises Partners, Mission Ventures, Technology Capital Funds - pour n'en citer que quelques uns, ont désormais pignon sur... autoroute à San Diego. "Les facteurs de ce "rush" sont divers, explique Rich Meja de chez Ernst & Young. Evidemment, le style de vie de la Californie du Sud y est sans doute pour quelque chose. Mais il y a aussi les grands centres de recherche comme l'Université de Californie à San Diego qui sont un véritable réservoir pour ces compagnies."Attention : le Sud de la Californie reste toujours dans l'ombre de la Silicon Valley, au Nord, et de grands centres comme New York, Boston ou Seattle. Mais peut-être pas pour longtemps. Matthew Aarsvold, président d'eM-Ventive, un "incubateur" spécialisé dans le sans-fil, explique : "Nous venons de quitter Los Angeles pour nous installer ici au Sud. Nous avons voulu profiter du dynamisme et de la force de travail hautement qualifiée qu'on trouve ici."
La Californie du Sud, nouvelle frontière de la high-tech
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