Suez rassure les investisseurs sur sa stratégie

Gérard Mestallet n'a pas ménage ses efforts pour clarifier la stratégie de son groupe. Le PDG de Suez a confirmé jeudi, à l'occasion de la présentation des résultats annuels, qu'il renonçait à faire de sa société un acteur global de la communication. "Nous n'avons pas d'ambitions mondiales" dans ce secteur, a-t-il affirmé. Cette décision ne constitue toutefois pas une véritable surprise, Suez ayant déjà fait une croix sur les télécommunications mobiles en retirant sa candidature pour une licence UMTS en France. Le géant de l'eau ne devrait pas pour autant se séparer d'une branche communication qui a généré un chiffre d'affaires de près de 600 millions d'euros en 2000. Il souhaite plutôt s'orienter vers un statut d'acteur domestique, qui devrait permettre à ce pôle d'être "bénéficiaire en 2004". Ce métier a "sa place dans notre groupe à condition qu'il crée de la valeur", a précisé M. Mestrallet.La contribution de la communication au chiffre d'affaires de Suez - 1,7% en 2000 - devrait donc rester marginale au cours des prochaines années. Gérard Mestrallet souhaite au contraire accélérer l'expansion de ses métiers "historiques", l'eau, l'énergie et la propreté. Ce sont ces secteurs d'activité qui devraient générer l'essentiel de la croissance des ventes et des bénéfices du groupe sur la période 2001/2004. Suez table sur une progression annuelle à deux chiffres de ses revenus comme de ses résultats pour ces trois métiers. Le résultat net par action pour l'ensemble du groupe devrait lui aussi enregistrer une croissance annuelle à deux chiffres à l'horizon 2004.Confronté à l'échec cuisant de sa tentative de rapprochement avec Air Liquide, Suez devrait en tout cas faire preuve de la plus grande prudence sur sa politique de croissance externe. Car les avances faites au groupe d'Alain Joly ont coûté cher à Suez en Bourse. L'action du groupe de services collectifs a plongé de 14% en deux semaines, en raison notamment des doutes soulevés par les analystes sur la stratégie de Gérard Mestrallet.Jeudi, Suez profite de la publication de résultats annuels conformes aux attentes pour redresser un peu la tête. Le bénéfice net du groupe, en hausse de 32% par rapport à 1999, a atteint 1,919 milliard d'euros. Les branches Energie et Propreté ont vu leurs marges s'améliorer significativement. L'action réagit positivement avec un gain de 5,15% à 161,4 euros à la clôture. Tirant les conséquences d'un bon exercice 2000, CAI Cheuvreux a d'ailleurs relevé jeudi son opinion sur Suez, passant de performance en ligne à sur-performance.latribune.f
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