« J'ai vocation à faire de l'édition en ligne »

La Tribune.fr - Vous inaugurez aujourd'hui votre nouveau site exam.fr, quelle est sa vocation ?Patrice Magnard - Je viens d'une famille d'éditeurs, qui a fondé la maison Magnard, instigatrice des cahiers de vacances. Cette expérience m'a donné l'idée de créer une maison d'édition en ligne, après avoir créé la librairie en ligne Alapage. Le principe d'exam.fr est de constituer à terme une base de contenus pédagogiques sur Internet, alliant, pour des classes de primaire jusqu'à la terminale, des fiches de cours, des exercices interactifs permettant l'intégration de la leçon et des QCM qui entretiennent les acquis de l'élève. Et cela sur l'ensemble des matières.Pour l'instant, nous avons ouvert la partie QCM de la sixième à la terminale. En avril nous devrions étendre ces QCM aux classes primaire et mettre en place des modules de révisions pour les années à examens comme la troisième ou la première. Cet été, normalement, fiches de cours et exercices interactifs seront disponibles. Le modèle économique est très simple. Les QCM, produits d'appels, sont gratuits. Les cours et les exercices seront accessibles via un système d'abonnement. Nous commencerons par une tarification d'entrée de gamme, dégressive en fonction de la durée. Cela signifie que là où un Paraschool facture de 100 à 250 francs, nos tarifs se situent autour de quelques dizaines de francs. Et puis nous misons sur des revenus publicitaires.Quelles sont les relations avec l'édition traditionnelle ? Et comment vous placez-vous par rapport à des sites qui proposent du tutorat en ligne (avec un professeur à distance), très en vogue actuellement ?Tout d'abord j'ai délibérément choisi de n'avoir aucun lien avec l'édition pédagogique traditionnelle - " physique ". C'est une centaine d'enseignants qui a produit l'intégralité du contenu pour le site. J'ai fait le pari qu'il était beaucoup plus long de reformater pour le Web des contenus existants comme le livre ou le CD-Rom, que d'en créer de nouveaux. A mon avis, les éditeurs traditionnels auront vraiment du mal à s'adapter à Internet. Par exemple, le QCM est d'une manière très générale très décrié dans le système éducatif français, alors qu'à mon avis c'est un excellent système d'enseignement car il a l'avantage d'être plutôt amusant pour l'élève et surtout très interactif.Ensuite, exam.fr n'a pas non plus vocation à faire du tutorat, qui s'assimile à du cours particulier. Nous sommes complémentaires de cette méthode. Mais je veux vraiment rester dans le métier d'éditeur, c'est ce que nous faisons de père en fils, même si nous comptons quand même nous adapter plus tard car le site est également destiné à être utilisé dans les classes.Pour quand le retour sur investissement est-il prévu?J'ai développé ce site sur mes propres fonds privés. Nous employons actuellement une dizaine de personnes à temps plein. Le montant global de l'investissement est de 10 millions de francs, nous en avons déjà utilisé la moitié. Je me donne un an pour atteindre la rentabilité et deux avant le retour sur investissement. Pour cela je mise surtout sur une politique de partenariats et d'affiliation, avec des sites comme Kazibao, par exemple. J'avais employé cette méthode déjà chez Alapage. Mais c'est plutôt une passion familiale qu'une affaire d'argent.Vous occupez encore le poste de président du conseil du directoire chez Alapage. Où en est le site actuellement ?Au niveau opérationnel, je suis également conseiller stratégique et tactique, je travaille donc sur l'orientation du site avec l'actuel président du directoire, Olivier Sichel. Alapage compte aujourd'hui une centaine de personnes et est classé deuxième en termes de visiteurs uniques par MMXI sur les sites de biens culturels, derrière la Fnac mais bien devant Amazon. Nous bénéficions évidemment de notre présence sur Wanadoo, qui nous a racheté il y a deux ans. La rentabilité était prévue pour 2002 mais le mouvement devrait sûrement s'accélérer car nous comptons optimiser les synergies avec Wanadoo. En 2000, pensez que le chiffre d'affaires réalisé entre Alapage et les autres sites du groupe, comme Marcopoly, dépasse la centaine de million de francs.
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