Vision IQ / Poseidon Technologies lève 17 millions d’euros

Connecter un cerveau à l'œil de la caméra, enseigner aux ordinateurs la capacité d'analyser des images pour fabriquer un système prévenant les noyades: c'est sur ces ambitions que la société Vision IQ/ Poséidon Technologies vient de boucler un tour de table de 17 millions d'euros. Si les actionnaires historiques du groupe, parmi lesquels CDC Innovation et Crédit Lyonnais Asset Management, ont largement remis au pot, Vision IQ s'est également choisi un nouveau partenaire. Le chef de file de ce nouveau tour de table est cette fois un industriel, Air Liquide, via son fonds d'investissements Air Liquide Ventures. " Nous avons choisi de travailler avec ce groupe car il a beaucoup d'idées d'application de notre technologie, ce qui devrait nous aider à trouver de nouveaux débouchés ", précise le PDG et fondateur de l'entreprise, Jérôme Ménière. La société née en 1995 a conçu une technologie de "vidéo intelligence", qui permet à un PC classique d'analyser et de comprendre les images vidéos, à l'instar de l'esprit humain. La première utilisation de "vidéo intelligence" a trouvé sa voie dans la sécurité, "un marché qui n'est pas soumis à la conjoncture", souligne Jérôme Ménière. Depuis un an le groupe commercialise un logiciel, dont l'objectif est d'aider la prévention des noyades en piscine. Des caméras subaquatiques et disposées à l'extérieur d'une piscine alertent les maîtres nageurs sur les débuts d'accident, en détectant les trajectoires " anormales " suivies par les baigneurs. Le système a déjà sauvé une vie en France en novembre dernier. Et douze sites sont équipés en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Avec des prix qui s'échelonnent entre 480.000 francs et quelques centaines de milliers de dollars selon la taille du site et des exigences toujours plus grandes en matière de sécurité, "les perspectives sont grandes, surtout outre-Atlantique", indique le fondateur.Les fonds levés doivent notamment servir à la commercialisation de ce produit baptisé Poséidon Technologies sur le marché américain. Si en France, les clients cibles prennent la forme de municipalités dont les budgets - et les décisions - sont arrêtés annuellement, le marché américain est essentiellement composé d'entreprises privées, ce qui raccourcit sensiblement les cycles de ventes du logiciel. En plus d'être un marché largement étendu où fleurissent nombre de Water Parks, les Etats-Unis présentent surtout l'avantage d'une culture de sanction financière très forte qui pousse les entreprises à mettre en place toujours plus de systèmes de sécurité. Un propriétaire de Water Parks basé aux Caraïbes vient de se munir du système Poséidon - pour 3 millions de dollars - après qu'un de ses visiteurs se soit noyé et que la famille de la victime réclame à l'assureur du site une centaine de millions de dollars.Du coup, les compagnies d'assurance, cherchant le plus possible à éviter d'acquitter ce type d'indemnisation, deviennent, pour Vision IQ, un formidable vecteur de commercialisation. La start-up est en négociation avec deux assureurs afin qu'il propose à leur clients l'installation du produit contre une ristourne - substantielle - sur le contrat d'assurance. Jérôme Ménière souhaite d'ailleurs que sa société acquiert le " standard of care " - un standard de sécurité, qui fait jurisprudence sur le marché américain, et qui rendrait le dispositif obligatoire dans toutes les piscines publiques. Second usage des fonds levés: financer le développement d'autres types d'application. Deux sont encore tenues secrètes et la troisième est installée dans des entreprises pilote. Extension directe de Poséidon, le nouveau logiciel est prévu pour aider la surveillance de sites sensibles comme les aéroports et "filtrer 99,9% des informations inutiles enregistrées par les multiples caméras de surveillance", explique le PDG. La commercialisation et l'intégration du produit seront en revanche assurées par des distributeurs indépendants. "Nous voulons à terme nous concentrer sur notre cœur de métier et devenir un éditeur de logiciel majeur", précise Jérôme Ménière. La société vise en 2001 un chiffre d'affaires de 5 millions de dollars et la rentabilité pour le début de l'année 2002.Sandrine C
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