Oracle n'a pas tout a fait convaincu

Ce scénario a été joué à la perfection par Oracle cette semaine. Lundi dernier après la fermeture du marché, le leader mondial des logiciels de gestion de bases de données a présenté ses résultats du quatrième trimestre. Dans la foulée, le cours de son titre a gagné plus de 8% sur Instinet.Sur son quatrième trimestre, Oracle a réalisé un chiffre d'affaires de 3,26 milliards de dollars et un bénéfice courant par action de 15 cents. Un an plus tôt, Oracle avait réalisé un chiffre d'affaires de 3,4 milliards de dollars et dégagé un bénéfice de 13 cents par action. Le résultat net global, de 854,8 millions de dollars, est difficilement comparable aux 4,9 milliards de dollars du quatrième trimestre 2000. En effet, ce dernier chiffre incorpore une plus-value de 6,5 milliards de dollars lié à la vente de titres Oracle Japan, qui est coté en Bourse, et de Liberate Technologies.Sur l'exercice entier, Oracle a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 10,86 milliards (10,13 milliards un an plus tôt) et dégagé un bénéfice net de 2,56 milliards (6,29 milliards, un an plus tôt, avec les éléments exceptionnels).La reprise du titre s'est poursuivie au cours des séances suivantes. Elle s'est même propagée à des titres comme SAP et Siebel. Cependant, on peut se demander si ce mouvement est lié au soulagement de voir des profits convenables, soulagement peut-être amplifié par des rachats de ventes à découvert.En effet, les résultats d'Oracle traduisent bien le ralentissement du marché : si l'activité services a augmenté de 5%, le chiffre d'affaires bases de données a diminué de 8% et le chiffre d'affaires applications a baissé de 24%. Il n'y a pas longtemps, Oracle prétendait que sa partie applications (CRM - customer relationship management et SCM - supply chain management) devait progresser de 50% l'an. Visiblement, les clients d'Oracle, peut-être échaudés par la relation avec un grand constructeur informatique qui leur avait déjà proposé de tout acheter chez lui, préfèrent choisir leur solution chez divers éditeurs. Rien de tel qu'une saine concurrence pour obtenir un bon service.La relative bonne tenue de la rentabilité d'Oracle tient surtout à la mise en place d'un programme efficace de réduction des coûts. On peut se demander si ce programme sera suffisant pour justifier le multiple de capitalisation de la société, qui, jeudi dernier en séance, ressortait à 40 fois le bénéfice par action échu (44 cents). D'autant plus que celui de l'exercice en cours devrait être similaire, voire légèrement meilleur (46 cents, selon BancofAmerica Securities).Peut-on payer 40 fois les profits une entreprise, fût elle de haute technologie, si sa croissance est anémique ? Cette question sera aussi posé pour les leaders de l'e-business : Siebel, Bea Systems, i2 technologies. Même SAP n'y échappera pas.
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