AOL condamné pour son forfait illimité

La justice aura eu raison de la négligence d'AOL. Le fournisseur d'accès Internet, pionnier français de la création de forfaits illimités d'accès au Réseau, n'avait pas prévu l'ampleur du succès de ces nouvelles offres et, devant l'afflux, d'abonnés s'était montré incapable de répondre techniquement à la demande. Après avoir subi pendant des mois les plaintes de ses clients, AOL avait été assigné en référé devant le Tribunal de Nanterre par l'association UFC-Que Choisir, qui soutenait deux consommateurs dans leur demande d'interdiction de ce service jusqu'à ce que la société puisse techniquement l'assumer. Le Tribunal a rendu une ordonnance constatant "le caractère illicite" de la publicité d'AOL relative à son forfait d'accès illimité à Internet et a ordonné au fournisseur d'accès de modifier certains de ses paramètres techniques. AOL devra ainsi "procéder à la suppression des timers et des modulateurs de sessions", dispositif qui interrompent les visites de certains internautes au bout d'un certain temps afin de limiter les accès. Cette mesure "provisoire" était destinée seulement à "quelques gros consommateurs d'Internet", à savoir 3% des internautes ayant souscrit au forfait illimité, afin de permettre l'accès au Réseau au plus grand nombre en période de forte affluence.Par ailleurs, le juge ordonne à la société de "suspendre toute facturation et tout prélèvement du coût des forfaits souscrits" jusqu'à l'exécution des mesures réclamées, et condamne AOL à verser 250.000 francs à l'UFC-Que Choisir. En début d'après midi, la société a annoncé qu'elle ferait appel de cette décision.Mais AOL se bat également sur un autre front : celui de la facturation des minutes de communication par France Télécom. Hier, Stéphane Treppoz, le PDG d'AOL France, a présenté les résultats d'une étude réalisée par la Sofres démontrant que les internautes étaient de fervents adeptes du forfait d'accès Internet illimité. Et a plaidé pour que France Télécom pratique également ce type de tarification aux fournisseurs d'accès, comme l'a souhaité Lionel Jospin lors des voeux 2001, afin de se mettre en accord avec les normes européennes. Stéphone Treppoz a également rebondi sur les déclarations de Christian Pierret, secrétaire d'Etat a l'industrie, faites mi janvier, qui précisait que France Télécom devrait proposer cette fameuse tarification forfaitaire "avant l'été", en souhaitant un avancement de cette date début mars. Le secrétaire d'Etat avait souhaité que cettte tarification soit "égale, voire inférieure" à celle de nos voisins européens, en estimant envisageable un prix mensuel d'environ 200 francs. En réponse, Stéphane Treppoz hier a lui plaidé pour un forfait à moins de 100 francs, et a accusé une fois de plus France Telecom de freiner les attentes des internautes, en s'opposant à une modification des tarifs d'accès Internet à son réseau, en "reportant toujours les échéances."
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