Sell in May ?

L'idée était d'acheter des valeurs technologiques avant la commercialisation de nouveaux produits et pour profiter du dernier trimestre de l'année, traditionnellement important. En mai, les valeurs étaient vendues avant qu'elles ne tombent en léthargie pendant les mois d'été.Le mouvement de concentration bancaire et l'explosion de la bulle des valeurs technologiques a bouleversé la donne. Hambrecht and Quist a été rachetée par la Chase Manhattan Bank qui a ensuite fusionné avec J.P. Morgan. Sa conférence a survécu mais les récentes évolutions des valeurs technologiques n'ont pas suivi les précédentes tendances. On s'en souvient, après la première chute, en mars avril 2000, les valeurs de premier plan ont attiré des capitaux en mal de placement. On voulait alors se placer sur les plus beaux noms, ceux qui seraient capable de résister, comme Cisco, Oracle, Sun Microsystems, BEA Systems, Intel, EMC, Siebel Systems et Microsoft. Comme le marché a toujours le chic pour diminuer le patrimoine de ceux qui font une mauvaise analyse, la punition a été sévère, particulièrement en fin d'année 2000 et au début de 2001. La reprise des valeurs, exacerbée par des rachats de ventes à découvert, a propulsé l'indice Nasdaq jusqu'à 2200 points. Des titres comme Microsoft ont bondi de 70%, entraînant dans leur sillage des valeurs aux fondamentaux douteux, qui ne passeront peut-être pas l'aube de la prochaine année. Ce mouvement commence à donner des signes de faiblesse. D'autant plus que les propos tenus lors de la conférence de JPMorgan H&Q (le nouveau nom de la banque d'affaires) ne sont pas de nature à soulever l'enthousiasme des investisseurs. Du côté des fabricants de matériel, le principal problème reste toujours la liquidation de stocks qui perdent de la valeur jour après jour. Ce phénomène touche des entreprises aussi différentes que Cisco, qui a passé une provision de 2,5 milliards de dollars pour dépréciation de ses inventaires, et Palm, qui supporte 200 millions de dollars de " vieux " matériel. Seul Dell a tiré son épingle du jeu grâce à son modèle horizontal de vente directe, qui lui permet d'abaisser ses prix pour gagner des parts de marché tout en restant rentable. Précisons que les sous-traitants électroniques ont eux aussi été affectés par le ralentissement.Parmi les éditeurs de logiciels, les cycles de vente se sont allongés et les stars de l'e-business, comme Ariba, Commerce One, Broadvision et i2 Technologies, ont dû revoir leur copie. Siebel, Microsoft et BEA Systems ont réussi à délivrer des résultats qui ont soulagé, sinon satisfait, leurs actionnaires. Et curieusement, IBM, présent sur de multiples segments de marché, a réussi lui aussi à satisfaire ses actionnaires.Pour résumer, les zones de relative brillance sont rares, trop rares, pour soutenir la poursuite de la reprise des valeurs technologiques. Et on se reprend à penser au fameux dicton d'outre-Manche : " Sell in May and go away ". Qui sait : la prochaine conférence de l'American Electronics Association sera peut-être l'occasion d'achats à bon compte.
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