Palm, idole déchue

Si l'on en croit les chiffres publiés hier par Dataquest, Compaq aura vendu au cours du trimestre en cours pour plus de 200 millions de dollars de son propre « assistant digital personnel » (PDA), le séduisant iPaq équipé du logiciel Pocket PC de Microsoft, alors que Palm aura dû se contenter de 130 à 135 millions pour le quatrième trimestre de son exercice, clos le 1er juin. Autrement dit, Palm n'est plus le numéro un. Comme le constatait il n'y a pas si longtemps l'analyste Tom Sepenzis de CIBC : « Cette entreprise s'est retrouvée en difficulté si vite qu'on en a la tête qui tourne ».Il y a de quoi, en effet. En cinq ans, le Palm dans ses différentes versions s'est vendu à treize millions d'exemplaires. Le 1er mars 2000, il a fait une entrée en Bourse triomphale - le titre a instantanément atteint un sommet de 95,06 dollars. D'un trimestre à l'autre, sa croissance était à trois chiffres, c'est à dire de plus de 100%.Hier soir à la clôture, le titre Palm affichait un cours de... 4,35 dollars. Palm n'a pas vu venir le ralentissement du marché, a laissé gonfler ses stocks, et a multiplié les erreurs dans sa stratégie commerciale. En catastrophe, la société a anticipé le lancement de ses nouveaux produits, les m500 et m505, annoncés en mars alors qu'ils ne seraient disponibles qu'à la mi-mai. Dans l'intervalle, les ventes se sont effondrées. Pour écouler les stocks, Palm brade désormais le Vx, son ancien modèle haut de gamme, à 299 dollars, perdant au passage les deux tiers de sa marge, et réduisant sensiblement l'écart avec sa propre entrée de gamme.Palm avance, à juste titre, que sa position demeure très solide avec 65% du marché américain des PDA, et 82% du marché du logiciel (son Palm OS est également utilisé sous licence par des concurrents tels que Sony ou Handspring). En volume (700 000 appareils vendus contre 500 000 en un trimestre), Palm est toujours devant Compaq. Mais les produits qui « tournent » sur Pocket PC (une interface très semblable à Windows) contrôlent désormais plus du quart du marché des PDA à plus de 350 dollars, celui où se réalisent l'essentiel des bénéfices.A court de cash, Palm vient de céder le site acquis pour y installer son nouveau siège pour 238 millions de dollars. Le groupe californien est en effet à court de ressources au pire moment : celui où il faut investir massivement pour dominer la prochaine génération des PDA, qui intégreront tous une connexion à Internet.
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