Les banquiers français plein Est, toute !

La Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Bulgarie semblent devenus des relais de croissance idéaux pour les acteurs d'un marché bancaire français déjà hyper-concurrentiel et surbancarisé. Quitte à devoir investir des sommes conséquentes comme vient de le faire la banque verte - pour l'heure non cotée donc délivrée des nécessités d'un rapide retour sur investissement - en rachetant la banque polonaise Lukas, leader domestique du crédit à la consommation. Car on peut tout faire dans ces pays de l'Est, de la banque de détail bien sûr même si les acteurs locaux bénéficient de la primauté de l'implantation, mais aussi des services financiers spécialisés ou même de la banque d'investissement et de financement, sur les marchés et avec les entreprises. Bizarrement, c'est le moment que choisit BNP Paribas pour rompre ses liens avec la Dresdner dans des sociétés communes chargées justement d'intervenir dans cette zone. Toutefois, ce divorce à l'amiable permet au groupe français de prendre la main en direct dans certains de ces pays et de pouvoir repartir de l'avant en totale liberté. A charge pour lui de ne pas se laisser distancer.Toutefois, comme dans la ruée vers l'or, les prospecteurs français sont loin d'être les premiers à s'être lancés à la chasse aux pépites. Des géants financiers américains comme Citigroup aux puissants allemands comme l'HypoVereinsbank bavaroise, et même jusqu'à une banque irlandaise comme AIB, les établissements occidentaux ont placé leurs pions sur l'échiquier oriental du Continent. Sans attendre que se réveillent les acteurs hexagonaux et en prenant au passage les meilleurs places.Gare toutefois aux susceptibilités locales. L'assureur européen Eureko, accusé par Varsovie d'avoir dissimulé son intention de prendre le contrôle du groupe polonais d'assurances PZU, se retrouve aujourd'hui en plein bras de fer juridique. La Deutsche Bank a tenté, elle, de s'emparer de la banque polonaise Big Bank Gdanski. Le Trésor, là encore, est intervenu pour bouter l'Allemand - la Pologne a gardé de son Histoire certains mauvais souvenirs - hors du pays.On ne fait donc pas ce que l'on veut en Europe de l'Est. Mais si l'on se débrouille bien, compte tenu des taux de sous-bancarisation nationaux (parfois inférieurs à 50 % même s'ils progressent très vite ces derniers mois), ce marché de conquête pour les établissements financiers peut se révéler juteux. Il n'y a plus dans le monde tant de relais de croissance que cela pour les banquiers...
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