Pas de scénario à la Danone pour les banques...

Ceux qui avaient dit que la banque serait la sidérurgie des années 2000 pourraient bien s'être trompés. Au contraire, certains établissements financiers français, BNP Paribas en tête, affichent actuellement des chiffres d'embauches record.Leur secret ? La pyramide des âges. Peu de secteurs vont être confrontés au problème que s'apprêtent à connaître les banques françaises : une érosion de près de 50 % de leurs effectifs entre 2005 et 2012. La conséquence directe de leurs embauches massives des années 70, lorsque le territoire se couvrait de guichets bancaires sur fond de concurrence échevelée entre établissements.Le papy boom des banques françaises est donc pour demain. Le phénomène doit pouvoir permettre aux banques qui l'ont encore insuffisamment fait de réaliser des gains de productivité en effectuant de moindres recrutements. Mais surtout, les sociétés misent sur ces départs pour accélérer la réorganisation de leurs équipes (le " re-engineering " disent les experts en management) en remplaçant des agents administratifs effectuant des tâches dites de " back-office ", par des commerciaux ou des spécialistes de l'accueil, qui orientent et conseillent le client. Il y a quelques mois, les banquiers pensaient également surfer sur cette vague de départs massifs pour mieux profiter du phénomène Internet, moins gourmand en emplois que la banque classique. Depuis, l'effondrement de la bulle Internet et le décollage moins rapide que prévu de la finance en ligne les ont amenés à revoir leurs espérances à la baisse. Internet sera bien un canal supplémentaire de la relation avec les clients mais ne viendra pas se substituer totalement aux agences classiques et à la relation physique avec leur personnel.Pas d'angélisme toutefois. Certains établissements financiers pourraient bien encore procéder à des plans sociaux dans les mois qui viennent. La recherche de plus de profits et de productivité dans une économie menacée de ralentissement sur fond de soubresauts boursiers serait, à leurs yeux, à ce prix.Mais les milliers d'emplois brutalement supprimés qui semblaient menacer les banques il y a encore quelques années paraissent moins d'actualité. Le risque pour les banques est finalement ailleurs. Avec ces départs massifs, peut-être même anticipés du fait des accords préretraites signés ou en vue, c'est toute une part du savoir-faire des banques qui risque de partir au soleil. Les incollables du crédit-documentaire, de la Dailly, des escomptes de traite, les experts en crédit-immobilier, en renégociation d'emprunts auront-ils eu le temps de transmettre leurs connaissances à leurs benjamins ? Un enjeu pas vraiment mineur, tant il est vrai que lorsqu'on a trouvé un bon banquier, on le garde et parfois, on le suit, même lorsqu'il change d'agence ou d'entreprise.
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