La crainte de la comète américaine

Pas de surprise donc du côté des grandes banques d'affaires et de courtage de l'autre côté de l'Atlantique. On attend désormais de voir si l'évolution des profits des banques de détail américaines va, elle, refléter le ralentissement économique aux Etats-Unis, nonobstant la confiance de la population qui demeure solide.Mais en matière bancaire, la Fed et son patron Alan Greenspan multiplient les mises en garde sur la détérioration de la qualité des créances et le risque croissant d'impayés. Tout en voulant protéger le système bancaire, clé de voûte de toute économie, le patron de la réserve fédérale tente aussi de convaincre les banques US de continuer à prêter à leurs clients sains afin de ne pas amplifier le ralentissement économique. On le voit, le dosage se doit d'être fin pour préserver les uns sans asphyxier les autres. Pour l'heure, les grandes banques de détail américaines semblent avoir entendu le message et n'ont pas fermé les vannes. Cela ne devrait pas en empêcher un certain nombre d'afficher des profits en net recul sur les derniers mois.Du côté de la vieille Europe, les banquiers gardent évidemment les yeux rivés sur les comptes de leurs homologues américains. Même si les évolutions diffèrent de part et d'autre de l'océan, il va de soi que dans le domaine de la banque d'investissement, le ralentissement se fait également sentir de ce côté ci de l'Atlantique. La " chance " des grandes banques européennes est d'avoir conservé des activités diversifiées : banque d'investissement mais aussi gestion d'actifs et banque de détail. Et d'un établissement à l'autre, on observe des différences notables d'impact du ralentissement de l'activité sur la banque d'investissement.Les choses se compliquent avec la banque de détail. Le marché des particuliers risque lui aussi de souffrir si la conjoncture se met à son tour à patiner en Europe. Mais d'un pays à l'autre, de l'Allemagne à la France par exemple, on observe des différences sensibles de réactions selon les banques, selon leur degré de fidélisation de clientèle notamment.Cette période économique délicate va in fine se révéler être un précieux baromètre. D'abord sur la capacité des banques européennes à ne pas reproduire trop fidèlement les schémas venus de leurs homologues américaines. Ensuite sur les établissements financiers les plus à même, tant en banque d'investissement qu'en banque de détail, à savoir tirer leur épingle du jeu. Investisseurs, à vos calculettes.
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