"Pour les fournisseurs de contenus, la survie dépend des alliances avec des opérateurs"

Latribune.fr - Allez-vous être racheté par 9 Télécom, comme l'indiquent depuis quelques jours certaines informations ?Henri Mojon - Je démens formellement. Il n'est en aucun cas question d'un rachat. En revanche, il est vrai que nous discutons avec les opérateurs en général, y compris avec 9 Télécom, sur le montage de partenariats. L'alliance entre fabricants de réseaux et fournisseurs de contenus est à mon sens incontournable pour la survie de chacun d'entre nous. Les financiers ont investi des milliards dans les tuyaux, ils auront donc évidemment besoin de contenus, même s'il est trop tôt pour préciser la forme et le modèle économique de ces alliances.Nous avons déjà entamé cette politique de partenariat en nous alliant avec Mangoosta sur le haut débit en France. L'offre a réellement été mise en place début février. Et le nombre d'abonnés devrait être significatif en 2003 ou en 2004.Le marché du haut débit tarde à se développer. Pensez vous vraiment qu'il va exploser ? C'est moins rapide que prévu mais les usages se développent quand même, c'est un fait. Par ailleurs, la plupart des opérateurs attendent le dégroupage avant de se lancer. Mangoosta est une exception qui préfère perdre de l'argent momentanément pour gagner des parts de marché. L'ADSL, malgré France Télécom, se mettra en place de toute façon. Le problème, pour l'instant c'est le prix, et il va très vite baisser. Les études menées à ce jour montrent que les internautes sont prêts à payer un forfait de 150 francs mensuels et qu'il existe un modèle économique rentable à ce prix pour les opérateurs et pour les fournisseurs de services.Canal Web va lancer un modèle payant. Pensez-vous que les internautes soient vraiment prêts à payer pour du divertissement sur le Web ?Nous avons nous mêmes lancé " Clicvision Premium ", un service surtaxé à la durée sur certains programmes, comme sur le Minitel. Pour cela, nous nous sommes inspirés du succès de la programmation Minitel : ce nouveau service commercialise des programmes de jeu, de charme et d'astrologie. Nous voulons créer trois produits d'appel en vue de la ventes d'autres émissions. Nous avons également une offre semi-professionnelle : nous proposons les bilans financiers de SCRL. Le surtaxé n'est qu'une étape. A terme nous voulons développer de l'abonnement, mais aujourd'hui le public n'est pas mûr. En tout cas, l'Internet payant devrait représenter à terme notre première source de revenus avant le haut débit et la publicité.Comme Nouvo.com, qui s'est mis en quête d'un partenaire financier, recherchez-vous des fonds à ce jour ?Nous avons levé 6 millions de francs en décembre dernier auprès de nos investisseurs historiques. Depuis la création de l'entreprise, nous avons donc reçu de leur part un total de 20 millions de francs. Nous ne sommes donc pas pressés : avec ces nouveaux fonds nous pouvons tenir jusqu'à septembre, au minimum. Nous prévoyons un chiffre d'affaires de 4 millions de francs cette année et notre filiale de production a réalisé 11 millions de francs de chiffre d'affaires en 2000. Même si les programmes se vendent encore trop peu à ce jour. Ils semblent décalés car ils sont censés toucher les nouvelles générations des 20-35 ans, comme l'ont fait en leur temps les radios FM et Canal +.
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