Yahoo ! contraint de supprimer 12% de ses effectifs

Le géant américain d'Internet Yahoo! a indiqué, hier, qu'il allait supprimer 12% de ses effectifs, soit 420 emplois. Victime de la chute des recettes publicitaires et dans un contexte de tourmente des dot.com, le portail a annoncé une perte nette de 11,5 millions de dollars (13 millions d'euros, 85 millions de francs) au premier trimestre 2001, contre un bénéfice net pro forma de 67,6 millions de dollars sur la même période de 2000. Hors éléments exceptionnels, Yahoo! a dégagé un bénéfice net de 7,643 millions de dollars, contre un bénéfice net de 60,506 millions pour la même période en 2000. Pour le premier trimestre, le chiffre d'affaires s'est élevé à 180,2 millions de dollars contre 230,8 millions un an plus tôt à la même période. Les secousses ont déjà emporté avec elles le capitaine de Yahoo!, Tim Koogle. Il a dû démissionner le 7 mars lorsque la firme de Santa Clara a annoncé la dangereuse dégradation de sa santé financière. Figure emblématique de la nouvelle économie, arrivé en 1995 chez Yahoo!, aux premières heures de la jeune pousse, «T.K.» avait compris qu'il était plus que temps pour sa société d'annoncer des résultats consistants. Ce qu'il n'est pas parvenu à faire, en se fondant sur un modèle économique reposant à 80% sur la publicité. Résultat : Tim Koogle et plus de 400 des salariés de Yahoo! subissent aujourd'hui de plein fouet l'effet cumulé du krach des valeurs technologiques et la baisse d'activité dans la publicité. Sur le Nasdaq, Yahoo!, après une ouverture en baisse, gagnait 1,51% à 16,10 dollars à la mi-séance jeudi, victime notamment du jugement défavorable de Crédit Suisse First Boston, qui estime sa valeur entre 10 et 13 dollars et conseille aux investisseurs de rester à l'écart du titre. Celui-ci a perdu 90% de sa valeur en un an. Et Internet n'a plus autant la cote auprès des publicitaires. Dans son analyse intermédiaire du mois d'avril, Zenithmedia estime que, en 2001, les investissements mondiaux sur Internet totaliseront près de 11 millions de dollars, soit une hausse de 23,8%, à comparer aux 65% de progression affichés l'an dernier.Dans ce contexte, le portail a dû se résoudre à faire payer ses services. La semaine dernière, il a annoncé qu'il accueillerait le service en ligne de Sony et de Vivendi Universal dans le domaine de la distribution de musique, accessible par un abonnement payant. Yahoo! a également, quelques temps auparavant, conclu un accord avec l'éditeur de logiciels SAP pour offrir des services payants à destination des grandes entreprises. Par ailleurs, le groupe va lancer un service d'informations financières et boursières payant. Pour 9,95 dollars par mois, Yahoo! MarketTracker donnera accès aux cours de la Bourse de New York et de la Bourse électronique du Nasdaq en temps réel, ainsi qu'à des alertes et des analyses de marché sur les entreprises américaines. Il vise une clientèle de petits investisseurs auprès desquels son service Yahoo! Finance a déjà remporté un grand succès. G. L. S. et G. P.
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