Les millionnaires de la Nouvelle économie ruinés par le fisc...

"Je ne pensais pas qu'il y avait autant de risques... Mais je me rends compte que, vraiment, ce n'est pas un cadeau qu'on m'a fait", pleurniche aujourd'hui Van Wie, 36 ans, dont les déboires fiscaux ont été rapportées par le New York Times. Co-fondateur d'un site commercial en ligne, Intertrust Technology, il avait reçu un nombre considérable d'options lorsque sa compagnie avait été introduite en Bourse. En avril dernier, il a exercé ses droits et s'était retrouvé - sur le papier - avec une substantielle cagnotte en actions : 20 millions de dollars. Entre temps, il vend quelques titres et récupère 3 millions de dollars. Depuis, hélas, le titre, qui avait à un moment flirté avec les 100 dollars, n'a cessé de dégringoler et n'en vaut plus aujourd'hui que 6. Et voici la cause des malheurs de Van Wie : c'est sur les 20 millions de dollars, considéré comme un revenu - générés alors comme d'un coup de baguette magique - qu'il va être imposé pour l'année 2000 soit une facture de... 8 millions de dollars! Adieu veaux, vaches, cochons...Van Wie n'est pas tout seul dans ce cas et au sein de sa compagnie, 40 des 359 employés partagent la même infortune. Et pire encore, certains avaient emprunté des sommes considérables avant que les titres ne plongent pour se lancer dans des aventures boursières! Plus généralement, la plupart des experts du secteur estiment que des milliers, voire des centaines de milliers, d'employés ou d'ex-employés de la Net-économie vont recevoir cette ultime estocade alors que la date du 15 avril - limite pour la déclaration des revenus aux Etats-Unis - approche à grand pas. "C'est un problème qui va se poser cette année avec une acuité tout à fait inhabituelle, note Kaye A. Thomas, auteur du livre "Consider Your Options". Beaucoup de contribuables se trouvent dans un piège assez insidieux : devoir en impôts des sommes bien supérieures à ce qui avait été reçu à la revente des titres...Les raisons de cette déconfiture : beaucoup d'employés de la Net-économie ont souvent reçu, parfois en guise de salaires, des options quand leurs compagnies s'apprêtaient a être introduites en Bourse. Ce rêve de tout "dot-comer" de base - celui de devenir instantanément riche - avait déjà été dénoncé comme la carotte de la Net-économie par Bill Lessard et Steve Baldwin dans leur classique, "Netslaves". Mais cette fois, même ceux qui avaient effectivement des options vont apparemment chèrement en payer le prix. Ont-ils été roulés dans la farine? "Pas nécessairement, explique Lena Diethelm, une conseillère fiscale californienne. La plupart des compagnies expliquent à leurs employés qu'ils sont imposables au moment où ils exercent leurs options. La plupart semblaient l'avoir compris."Le grain de sable : portés par le mirage de la Net-économie, ces millionnaires virtuels pensaient que les titres continueraient à grimper éternellement et qu'ils pourraient facilement faire face à leurs devoirs de contribuables. C'est raté...
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