"Le nouveau ministre des Finances argentin est le plus à même de sortir le pays de la récession"

La Tribune - Quelle est votre réaction à l'arrivée au ministère des Finances de Ricardo Lopez Murphy ?Lacey Gallagher - Tout comme les milieux d'affaires argentins, nous avons une très haute opinion de Ricardo Lopez Murphy. Economiste renommé, formé à l'université de Chicago, il a passé de longues années au sein du FMI et nous sommes confiants dans sa capacité à mettre en place un programme économique permettant au pays de sortir de la récession. Sa connaissance des organisations internationales sera également précieuse, surtout dans le cadre des nouvelles négociations qui prendront place avec le FMI s'il s'avère que l'Argentine dépasse ses plafonds de déficit fiscal au cours du premier trimestre.Pourquoi dans ce cas recommander à vos clients de continuer de sous-pondérer leur portefeuille sur l'Argentine ?Le problème vient de la très forte opposition politique que le programme d'austérité de Ricardo Lopez Murphy va devoir affronter. Le rebond connu par les marchés boursiers et obligataires depuis deux jours nous paraît certes justifié, le nouveau ministre de l'Economie étant bien le plus à même de mettre en oeuvre les réformes économiques nécessaires. Nous attendons cependant la recomposition du reste de l'équipe gouvernementale et en particulier la nomination au portefeuille clef de l'Intérieur. Nous suivons également avec attention les discussions en cours avec les provinces dont les gouverneurs appartiennent à l'opposition... Pensez-vous que la parité totale entre la devise argentine et le dollar pourra être maintenue ?Des solutions alternatives à ce système en place depuis une décennie au profit par exemple d'une parité avec un panier de devises seront de plus en plus fréquemment évoquées par les responsables politiques, surtout si le pays continue de s'enfoncer dans la récession. Les risques attachés à l'abandon de cette convertibilité totale paraissent pourtant très élevés. Une dévaluation rendrait en outre la situation extrêmement dangereuse pour les pouvoirs publics comme pour les entreprises : l'essentiel des dettes « corporate » et souveraine sont en effet libellées en dollars.Propos recueillis par Pierre-Alexandre Sallie
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