Critiques contre l'ICANN au Sénat américain

La création et l'attribution de nouveaux suffixes sur internet pour élargir la gamme des noms de domaines se terminant en ".com" ou ".org", a suscité critiques et polémiques lors d'une audition devant une commission du Sénat américain mercredi.En novembre dernier, l'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), qui régule au nom du département américain du Commerce et pour le monde entier les suffixes pour les adresses internet, a retenu sept nouveaux suffixes.Au terme d'une sélection où chaque candidat devait payer 50.000 dollars non-remboursables, ces nouveaux noms de domaines ont été attribués à des sociétés d'enregistrement qui les revendront ensuite au détail aux milliers de particuliers ou d'entreprises souhaitant utiliser ces adresses. L'enregistrement d'une adresse de site sur le Web coûte environ 35 dollars pour un an à l'heure actuelle.Les nouveaux suffixes choisis sont ".biz" (business), ".info", ".pro" (sites professionnels", ".museum", ".aero" (voyages), ".name" et ".coop" (coopérative).Devant la commission du Sénat pour le commerce, la science et les transports, Karl Auerbach, l'un des cinq membres régionaux élus du directoire de l'ICANN représentant les utilisateurs américains, a critiqué "le manque de transparence et d'obligation de rendre des comptes" de l'ICANN. Cet avocat et ingénieur informatique versé dans l'internet depuis la fin des années 70 estime qu'il faut "limiter le champ d'autorité de l'ICANN, créer de justes procédures de décision et établir des règles solides pour la gestion des affaires". Pour Michael Froomkin, professeur à la faculté de droit de l'Université de Miami, le choix ne s'est pas fait de façon équitable. "Toutes les candidatures n'ont pas reçu le même traitement". "Pire que tout. L'ICANN a appliqué des critères arbitraires, les élaborant même parfois en cours de route", a-t-il affirmé devant les sénateurs.Ainsi selon lui, le suffixe ".union" a été rejeté parce que les candidats à cette nouvelle catégorie --des organisations syndicales internationales-- n'auraient pas été jugées assez "démocratiques" par l'ICANN.Certains comme Paul Garrin, PDG de Name.Space, ont contesté dans leur témoignage à la commission, le pouvoir d'ICANN au nom de la liberté d'expression. Name.Space qui enregistre depuis 1996 des noms de domaine "non-autorisés", avait déjà parmi ses clients des ".museum" ou ".pro" avant qu'ICANN ne décide d'attribuer l'exploitation de ces suffixes à d'autres sociétés.Derrière un suffixe se cache en fait une "route" qui permet au nom de domaine d'être accessible sur le Réseau. Si le suffixe n'est pas sur la liste mère d'ICANN, il reste un site de l'ombre, accessible seulement par des initiés.Jusqu'à la création des sept nouveaux noms génériques, il y avait 252 suffixes de nom de domaines : les ".com", ".net" ou ".org", parmi les plus répandus, mais aussi les 244 suffixes correspondant aux pays.avec AFP
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