Ericsson sombre, Nokia fait bonne figure

L'écart ne cesse de se creuser entre les deux géants nordiques des équipements de télécommunications. Nokia, après un premier trimestre meilleur que prévu, assure accroître sa part du marché des téléphones portables et se dit en bonne voie pour devenir le premier fournisseur mondial d'infrastructures de téléphonie mobile de troisième génération. Certes, le groupe finlandais, prudent sur l'évolution à court terme du marché, a abaissé ses prévisions pour le prochain trimestre. Mais le contraste avec Ericsson reste net. Le suédois a perdu - avant impôts - 4,9 milliards de couronnes suédoises (540 millions d'euros) pour un chiffre d'affaires de 55,9 milliards de couronnes (6,2 milliards d'euros), contre un bénéfice de 6,1 milliards et un chiffre d'affaires de 59,1 milliards au premier trimestre 2000. Ericsson, dont la marge d'exploitation s'est fortement dégradée au premier trimestre, tombant à 8% contre 11% sur la même période l'an dernier, a surtout annoncé sa décision d'accélérer sa restructuration et la réduction de ses effectifs : un nouveau plan d'économies doit aboutir à 10.000 suppressions de postes supplémentaires au cours des prochains mois. Et la division grand public, principal foyer de pertes du groupe, s'apprête à supprimer 2.000 personnes de plus que prévu. L'ensemble des restructurations devraient ramener, selon Kurt Hellström, les effectifs mondiaux du groupe sous les 90.000 salariés d'ici la fin de l'année, contre un peu plus de 105.000 aujourd'hui. Fin mars, Ericsson avait déjà annoncé le licenciement de 3.300 personnes en Suède et en Grande-Bretagne ; le 1er avril, 4.000 salariés affectés à la fabrication des terminaux ont été repris par le groupe américain Flextronics, à qui Ericsson sous-traite désormais cette activité. Les nouvelles mesures portent donc à 19.300 le nombre de postes devant sortir des effectifs du groupe. Parallèlement, Ericsson entend réduire drastiquement le nombre des consultants qu'il emploie, qui atteint encore 15.000. Dans certaines régions, précise le groupe, ce nombre chutera de "plus de 50%", précise le groupe.Interrogé par l'AFP, un porte-parole d'Ericsson France n'a pas exclu que les effectifs français du groupe soient touchés par les restructurations. Ericsson emploie un millier de personnes dans l'Hexagone.Compte tenu du manque de visibilité quant au ralentissement du marché de la téléphonie mobile, le groupe suédois s'est dit incapable de formuler une prévision pour l'année. Ericsson s'attend néanmoins à un nouveau tassement de ses ventes au cours des prochains mois. "Pour le deuxième trimestre 2001, nous nous attendons à un taux de croissance moins rapide dans les ventes de systèmes et à une baisse des ventes de téléphones par rapport au deuxième trimestre de l'an dernier, précise le groupe dans un communiqué. Le résultat avant impôt ne marquera pas d'amélioration par rapport au premier trimestre 2001".Nokia, pour sa part, prévoit pour le deuxième trimestre, un bénéfice par action légèrement inférieur aux prévisions initiales et stable par rapport aux trois premiers mois de l'année, à 0,20 euro. Le chiffre d'affaires devrait progresser de 20% sur cette période, ainsi que sur l'ensemble de l'année, au lieu des 25 à 35% initialement attendus. Le groupe compte accroître ses parts de marché en 2001 dans les réseaux. Il a affirmé qu'il était sur la bonne voie pour devenir le "premier fournisseur mondial" d'infrastructures de téléphonie mobile de 3ème génération (3G) devant son concurrent Ericsson. Le finlandais a réalisé au premier trimestre un résultat courant avant impôt de 1,484 milliard d'euros, en progression de 6%, soit 0,20 euro par action, contre 0,19 attendu. Le chiffre d'affaires a atteint 8 milliard d'euros, en hausse de 22%, là où les analystes prévoyaient une croissance de 20%. Et Nokia, qui affirme avoir augmenté "de manière significative" sa part du marché mondial des téléphones portables au premier trimestre, assure qu'il atteindra bientôt son objectif de 40% du marché. En clôture à Helsinki vendredi, l'action Nokia progressait de 3,19% à 34,65 euros. A Paris, le titre a gagné 3,14% à 34,45 euros. A Stockholm, Ericsson a chuté de 14,6% à 59 couronnes suédoises en fin de matinée. A Paris, le titre a cédé 12,18% à 6,49 euros. Il a perdu plus de 45% depuis le début de l'année.latribune.fr, avec AFP, Reuters.
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