Les Français se serrent à nouveau la ceinture

Comme il parait loin le temps de la "fièvre acheteuse". Pour le deuxième mois consécutif, la consommation des ménages en produits manufacturés a baissé de 0,5% en mai à 109,15 milliards de francs, après avoir déjà fléchi de 0,5% en avril (-0,8% initialement annoncés), selon les chiffres publiés ce matin par l'Insee. Sur un an, la consommation en produits manufacturés est en hausse de 1,9%.Dans le champ commerce (hors automobile, pneus, pièces détachées et produits médicaux), la consommation a pareillement diminué de 0,5% le mois dernier après une chute de 1,1% (initialement -1,5%) en avril. Sur douze mois, la progression est de 1,8% dans le champ commerce.Dans son communiqué, l'Insee précise qu'en mai c'est le secteur des biens durables qui a principalement fait les frais de ce repli de la consommation (-1,3%, après -0,4% en avril). Ce constat est particulièrement vrai pour les dépenses d'équipement du logement, en recul de 1,8%, ainsi que pour les achats automobiles, en baisse de 0,7% sur le mois et en repli de 0,1% sur un an. Pour Nicolas Claquin, économiste au CCF cité par l'AFP, "il est préoccupant de constater que ce sont les biens durables qui sont le plus éprouvés, aussi bien pour l'équipement du logement que pour l'automobile. Cela s'explique, d'une part, par l'alourdissement du climat social qui, en minant le moral des ménages, a tempéré leurs dépenses et, d'autre part, par la forte inflation qui a un peu rogné de leur pouvoir d'achat".Par contre, les dépenses de textile-cuir se sont redressées de 1,4% après leur brusque coup d'arrêt d'avril (-4,4%). Néanmoins ce redressement pourrait être stoppé pour les chiffres de juin, dans la perspective des soldes de juillet. Plus globalement, cette statistique illustre parfaitement le retournement de conjoncture dont est à son tour victime la France et alimente le débat sur une éventuelle nouvelle révision à la baisse des prévisions pour la croissance française en 2001. Actuellement le gouvernement table sur une progression du produit intérieur brut (PIB) de 2,7% mais cette estimation pourrait bien être revue et ramenée à 2,4%. De plus, ce recul de la consommation le mois dernier en France, deuxième économie de la zone euro, met un peu plus la pression sur la Banque centrale européenne qui se réunit aujourd'hui. Les gardiens de l'euro vont-ils arbitrer en faveur de la croissance eurolandaise dès aujourd'hui et baisser les taux ou vont-ils attendre de voir des améliorations sur le front de l'inflation ? D'ores et déjà certains signes encourageants semblent apparaître du côté du pétrole. latribune.f
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