La fusion GE-Honeywell en danger

General Electric (GE) et Honeywell avaient jusqu'à ce soir minuit pour faire des propositions à la Commission européenne afin d'obtenir l'aval de cette dernière pour leur fusion. D'une valeur de 45 milliards de dollars, l'opération, annoncée en octobre dernier, a suscité l'inquiétude de Bruxelles qui a ouvert début mars une enquête approfondie de quatre mois. Les préoccupations de la Commission européenne portent sur la gamme très large de produits pour l'aéronautique que couvriraient les deux groupes réunis. Honeywell est présent dans l'avionique, les contrôles automatisés et la technologie des nouvelles microturbines. GE est un des leaders mondiaux dans les moteurs d'avions et un des plus gros clients d'Airbus et de Boeing par sa filiale de location-vente GE Capital Services.Afin de répondre aux inquiétudes de Bruxelles, General Electric et Honeywell proposent aujourd'hui de céder des activités représentant 2,2 milliards de dollars de chiffres d'affaires annuels. Toutefois, les deux sociétés indiquent déjà qu'elles n'ont pas grand espoir que cela suffise car ces propositions sont bien inférieures aux exigences de Bruxelles. Plusieurs filiales aérospatiales d'Honeywell seraient cédées par les deux groupes, en particulier dans les moteurs d'avions régionaux et dans l'avionique. GE a également proposé de filialiser GE Capital Services. Le communiqué de General Electric relève que si elles étaient acceptées, ces propositions diminueraient d'environ 1,5% le chiffre d'affaires du nouvel ensemble Honeywell/GE. Les synergies résultant de la fusion seraient également réduites et ne représenteraient plus que 9 cents par action sur l'ensemble du premier exercice fiscal annuel suivant la fusion au lieu des 11 cents envisagés initialement. Jack Welch, PDG de General Electric, souligne qu'il n'a jamais vu au long de sa vie l'équivalent des exigences de la commission européenne et il a rappelé avoir toujours dit qu'il ne ferait pas la fusion à n'importe quel prix. "Dans ce cas, les exigences des régulateurs européens dépassent tout ce que moi ou mes conseillers européens avons jamais imaginé, et contrastent fortement avec les demandes de leurs homologues américains et canadiens", conclut Jack Welch.A la Bourse de New York, les titres des deux groupes américains réagissent différemment : GE progresse de 0,92% alors que Honeywell recule de plus de 10% malgré les déclarations rassurantes des dirigeants de l'entreprise affirmant que le groupe dispose d'un "plan de rechange exhaustif" en cas d'échec de la fusion. latribune.f
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