JC Decaux valorisé entre 4,6 et 5,4 milliards d’euros

Après plusieurs reports, JC Decaux devrait faire pour de bon son entrée au premier marché le 19 juin prochain et lever à cette occasion 700 millions d'euros via une augmentation de capital, tandis que la famille Decaux cédera une partie de ses titres pour 300 millions d'euros. Elle conservera environ 77% du capital et s'est engagée à ne céder aucun titre pendant un an à compter du 19 juin. Ouverte depuis hier et jusqu'au 15 juin inclus, l'offre est réalisée essentiellement auprès des professionnels par placement et entre 10% et 30% par une offre à prix ouvert pour les particuliers. Pilotée par Goldman Sachs, cette opération d'un milliard d'euros permettra au spécialiste de l'affichage et du mobilier urbain de disposer d'une monnaie d'échange pour des acquisitions et d'alléger partiellement son bilan, son endettement net (1,2 milliard d'euros) représentant 1,8 fois ses capitaux propres à fin 2000. La fourchette de prix (de 21 à 24,5 euros) valorise JCDecaux entre 4,6 et 5,4 milliards d'euros, soit, compte tenu de la dette, plus de 4 fois son chiffre d'affaires réalisé en 2000 (à 1,4 milliard d'euros) et 25 fois son résultat d'exploitation. Grevé par des frais financiers et un taux d'imposition élevés, le résultat net n'a atteint que 20,4 millions d'euros l'an passé, ce qui rend le rapport cours/bénéfice (ou PER) inopérant, à plus de 200 fois. Certains analystes étaient « surpris de cette faiblesse des résultats d'un groupe dégageant une marge opérationnelle élevée », à 17%, l'activité de mobilier urbain générant les trois quarts du résultat d'exploitation pour la moitié des ventes. Le groupe, qui réalise une partie de ce placement aux Etats-Unis, n'a communiqué aucune prévision chiffrée, se retranchant derrière les restrictions de la législation américaine. « Scandaleux pour une opération de cette taille » s'indignaient hier les analystes, bien en peine de calculer leur propre valorisation du groupe en l'absence d'information sur cette société « assez opaque et que personne ne connaît très bien », fulminait l'un d'eux.
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