EMI et BMG renoncent à fusionner

Le pessimisme ne cessait de croître depuis quelques jours, malgré les déclarations optimistes des dirigeants de Bertelsmann. Mais c'est désormais officiel : BMG, la branche d'édition musicale du géant allemand des médias, ne fusionnera pas avec le britannique EMI pour tenter de rivaliser avec Universal Music, le leader mondial du secteur. "A l'issue d'une analyse et de discussions exhaustives, nous avons été incapables de trouver un accord avec Bertelsmann qui soit valable à la fois pour les actionnaires et pour les autorités de régulation, explique dans un communiqué le président d'EMI, Eric Nicoli. Les deux groupes ont estimé qu'il n'était pas dans l'intérêt de leurs actionnaires, ni de leurs artistes ni de leurs employés de laisser durer l'incertitude". De son côté, Thomas Middelhoff, le patron de Bertelsmann, qui connaît aujourd'hui son premier gros échec depuis son accession à la tête du groupe, a assuré que "nos deux entreprises vont à présent repartir chacune de son côté. Avec notre usine à talents BMG et notre concept moderne de distribution, nous sommes de toutes façons très bien positionnés sur le marché de la musique".Selon une source proche du dossier, les autorités européennes de la concurrence s'inquiétaient notamment du fait qu'un mariage entre BMG et EMI aurait réduit à quatre le nombre de "majors" mondiaux de l'édition musicale (avec Universal, Warner Music et Sony Music). Selon Bertelsmann, les autorités américaines de la concurrence étaient elles aussi réticentes. Les deux groupes craignaient ainsi que l'examen du projet de fusion par les autorités ne s'étale sur une durée trop longue et ne les contraigne à céder certains de leurs labels phares.Pour EMI, il s'agit des secondes fiançailles rompues en un an : en octobre, un premier projet de fusion avec le géant américain Warner Music avait déjà été abandonné en raison des conditions posées par les autorités européennes de la concurrence. Le dossier avait de surcroît été examiné en même temps que celui de la fusion entre Time Warner, maison-mère de Warner Music, et AOL. EMI reste ainsi la seule des cinq "majors" du disque mondiales à ne pas appartenir à un grand groupe multimédia. Le groupe britannique affiche néanmoins son optimisme. Eric Nicoli a notamment souligné que les résultats commerciaux annuels du groupe, qui doivent être publiés le 22 mai, montreraient un bénéfice d'exploitation de 330 millions de livres (550 millions d'euros), en hausse de 14% sur l'exercice précédent, pour des vente de 2,7 milliards, en progression de 12%.En clôture à la Bourse de Londres, l'action EMI gagnait ,23% à 445 pence. Ni Bertelsmann, ni BMG ne sont cotés en Bourse.
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