La sélection naturelle se poursuit sur le marché Internet européen

Si 38% des 150 premières sociétés Internet cotées en Europe affichaient des comptes dans le vert au quatrième trimestre 2000, contre 28% trois mois plus tôt, l'écart continue de se creuser entre les plus solides et les plus faibles, souligne PricewaterhouseCoopers (PwC) dans sa dernière étude trimestrielle "Internet 150". Ainsi, le premier quart des sociétés cotées - classées selon la performance de l'action - affiche une rentabilité et une croissance supérieures à la moyenne, tandis que le dernier quart souffre d'une croissance des ventes inférieure à la moyenne et d'une "pression croissante sur leurs ressources en cash". 18% des sociétés étudiées ne disposent pas des liquidités suffisantes pour poursuivre leur activité plus de douze mois sans faire appel à une nouvelle levée de fonds ou sans procéder à des restructurations. Pour les experts du groupe de conseil, néanmoins, "c'est tout le secteur qui est en train de franchir une étape importante". Le taux moyen d'érosion du capital (burn rate, en anglais) s'est ainsi stabilisé sur les trois derniers mois et ce, souligne l'étude, "malgré le tarissement des sources de financement extérieures" : les introductions en Bourse n'ont permis de lever que 196 millions d'euros au premier trimestre 2001, contre 900 millions au cours du trimestre précédent, ce qui indique, estime l'étude, que "ces entreprises arrivent désormais à fonctionner dans les limites de leur cash flow".Autre point encourageant : les ventes de produits et services des sociétés étudiées sont équivalentes et parfois supérieures à leurs dépenses de frais généraux. Au quatrième trimestre, la croissance des dépenses n'était supérieure que de 1% à celle des ventes, alors que cet écart atteignait encore 11% au troisième trimestre. Les fournisseurs d'accès Internet sont à la pointe du retournement du marché, précise PwC : 50% d'entre eux sont rentables et leurs ventes ont progressé de 29% entre le troisième et le quatrième trimestres, contre une moyenne de 7%. Inversement, les sociétés de commerce électronique "B to C" (business to consumer, commerce de détail) restent à la traîne : 19% d'entre elles valent à peine plus que leur trésorerie. "Nous nous attendons à ce que le fossé entre gagnants et perdants continue de se creuser", conclut Michel Duval, associé de PwC.La capitalisation boursière cumulée des 150 entreprises étudiées atteignait 66 milliards d'euros fin mars.Marc Angrand
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