Protecrea veut se développer sur le marché de la "preuve virtuelle"

Premier service sécurisé de dépôt, d'assurance et de certification en ligne des œuvres de créations, Protecrea vise désormais d'autres marchés. Fondée en 1998 par Caroline Combe, juriste et historienne de formation, à partir d'une base de données juridiques et artistiques, la société visait à l'origine à mettre en pratique la logique de la preuve dans le domaine artistique. Conservant son activité originelle - qui a déjà généré 16.000 dépôts - comme vitrine, elle a peu à peu étendu ses activités à la propriété intellectuelle. " Un domaine vaste et peu protégé, explique Caroline Combe. Beaucoup de sociétés ne déposent pas de brevets parce qu'il n'y a pas de système universel de protection et parce que les procédures sont coûteuses et surtout longues : elle peuvent durer de 12 à 44 mois, alors que la durée de vie des produits est de plus en plus courte ".Dans ce domaine, Protecrea s'apprête donc à lancer, en partenariat avec des cabinets de conseil en propriété intellectuelle, des " packs intégrés " permettant de déposer en ligne et surtout en une seule opération une marque et un nom de domaine. Mais Caroline Combe voit déjà plus loin : l'accord signé cette semaine avec Certinomis - filiale commune à La Poste et à la Sagem - devrait permettre à Protécréa de s'implanter sur un nouveau marché, celui de la certification numérique, appelé à se développer avec l'essor de la signature électronique. " La notion de signature électronique sécurisée reste à définir, souligne Caroline Combe. Le fait que l'on ne se voie plus pour réaliser des transactions et conclure des accords crée des problèmes d'identité, mais aussi de suivi de la transaction et de la structure de la transaction ". Protecrea et Certinomis vont donc élaborer des offres conjointes réunissant suivi de la transaction et signature électronique. En cas de litige sur un acte signé numériquement avec une signature fournie par l'une des parties, Protecrea pourra jouer le rôle de témoin virtuel neutre de la transaction et de conservateur de la preuve. Concrètement, à chaque acceptation par l'une ou l'autre des parties des différents éléments de la transaction électronique suivie par Protecrea, un " paquet " d'informations sera transmise au site, qui éditera un récapitulatif et le conservera une fois la transaction terminée. Sur ce marché naissant, l'entreprise est donc dans les starting-blocks mais le coup d'envoi tarde à venir. Car si la loi est votée, les décrets publiés et les arrêtés d'applications rédigés, ils ne sont pas encore signés. Le milieu de la recherche constitue le cœur de cible de Protecrea, qui prévoit également de viser les PME-PMI par l'intermédiaire d'avocats ou d'experts-comptables, à commencer par les secteurs où le marketing est prépondérant, comme le logiciel ou les cosmétiques. L'entreprise, qui emploie six personnes, boucle actuellement un deuxième tour de table d'une vingtaine de millions de francs. Elle vise un chiffre d'affaires de 2,6 millions de francs cette année et de 26 millions l'an prochain. " A terme, souligne Caroline Combe, l'essentiel de l'activité proviendra du suivi de la preuve et des transactions ". Marc Angrand
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