Genie.fr cherche le sésame des portails mobiles

Avec 128.000 utilisateurs inscrits pour son premier mois d'activité en France, Genie.fr juge encourageant ce démarrage. Le portail créé par British Telecom (BT) et sa filiale mobile BT Wireless semble donc " prendre " sur le marché français. La grande majorité du trafic provient encore du Web, mais le succès du SMS - qui compte 30 à 40.000 utilisateurs actifs - encourage les dirigeants à persévérer. " Le SMS sert actuellement d'outil de lien entre le Web et la téléphonie, explique Jean-Baptiste Sers, directeur du développement. Nous croyons beaucoup plus aux services de communication qu'aux services de contenus. Le succès du SMS est, à ce titre, exemplaire. Le SMS a déclenché une folie furieuse au Japon et, pour l'instant, c'est la folie en Italie et la demi-folie en France ! " Si le SMS constitue donc un bon produit d'appel, l'offre de Genie reste double. " Les terminaux ne sont ni très puissants, ni très ergonomiques ; nous ciblons donc les internautes plus que les possesseurs de portables, habitués à utiliser la voix. Il y a moins de différence entre un internaute et un utilisateur de portail mobile qu'entre ce dernier et un utilisateur de téléphone mobile ", explique Christophe Salanon, directeur marketing. Le cœur de cible, logiquement, est constitué de 15-25 ans, pour lesquels Genie développe des services " utilisables en situation de mobilité " : localisation, petites annonces, rencontres, etc... L'information, elle, qu'elle soit générale, professionnelle ou encore boursière, ne constitue en revanche pas une priorité. " L'information n'est encore qu'un micro-marché, souligne Jean-Baptiste Sers. Car le frein pyschologique et financier reste important : les gens ne regardent pas ce qu'ils dépensent pour envoyer un SMS ou pour jouer mais ils font attention lorsqu'il s'agit d'information ". Autre obstacle au développement : sur le marché français, Genie.fr ne peut pas revendiquer le soutien du réseau de BT. Ce dernier, actionnaire de Cegetel à hauteur de 26%, doit en effet composer dans l'Hexagone avec Vizzavi, portail concurrent de Genie créé par Vivendi et Vodafone. Même si les responsables de Genie.fr assurent que Vizzavi est " un concurrent comme un autre ".Cette difficulté a des conséquences sur le modèle économique de l'entreprise. Genie dispose en effet de trois sources de revenus potentielles : les revenus classiques issus du Web (à commencer par la publicité), les reversements des opérateurs calculés en fonction du temps d'utilisation de ses services Wap et le chiffre d'affaires issu de l'activité d'opérateur mobile virtuel (VMO), qui consiste à acheter en gros des terminaux et surtout des minutes de communications revendues au détail. Déjà lancée au Royaume-Uni, sous la marque Genie Mobile, cette diversification est " un peu plus compliquée " en France, malgré la relation " privilégiée " nouée avec SFR. En clair, le lancement d'un VMO Genie en France dépend sans doute de l'avenir de la participation de BT dans Cegetel. En attendant, Genie.fr, qui emploie dix personnes, entend développer une activité de marketing direct, en utilisant la base d'utilisateurs de son service de SMS. Mais ces services ne visent qu'à patienter jusqu'à l'arrivée du GPRS. " Ce dernier peut créer une vraie différence, assure Jean-Baptiste Sers, en permettant la facturation à la donnée et la création de nouveaux produits et services. Le problème, c'est le manque de terminaux. Nous sommes dépendants du support. ". Marc Angrand
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