Siemens s'apprête à supprimer 3.500 emplois

Dégradation de la rentabilité, plan d'économies, suppressions d'emplois, gel des prévisions : le cocktail est décidément à la mode dans le secteur des équipements de télécommunications. Quelques jours après Ericsson et en même temps qu'Alcatel, Siemens a confirmé qu'il souffrait lui du coup de froid qui s'est abattu sur le secteur. Après une baisse - conforme aux prévisions - de son bénéfice au deuxième trimestre de son exercice 2000-2001, le groupe allemand a donc annoncé 3.500 nouvelles suppressions d'emplois dans sa division Communications, qui s'ajouteront aux 2.600 déjà annoncées. En prenant en compte les résultats de sa filiale de semi-conducteurs Infineon Technologies, le bénéfice net du groupe industriel allemand a reculé de 11% à 578 millions d'euros, pour une hausse de 8% de son chiffre d'affaires à 20,6 milliards d'euros, en ligne avec les prévisions. Hors Infineon, le résultat net a progressé de 9%. Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur un bénéfice net de 518 à 703 millions d'euros pour une moyenne de 584,3 millions et un chiffre d'affaires de 20,47 milliards avec un point haut à 21,5 milliards.Comme chez ses principaux concurrents, c'est de l'activité de combinés mobiles que proviennent les principales difficultés de Siemens. Le groupe n'a vendu que 6,9 millions de téléphones portables sur les trois premiers mois de 2001, contre 9,3 millions au dernier trimestre 2000. Une contre-performance qui lui permet quand même de revendiquer le troisième rang mondial sur la période, devant Ericsson. En 2000, selon Dataquest, le groupe allemand s'est classé quatrième avec une part du marché mondial des combinés de 6,5%. Quoi qu'il en soit, la division mobiles a perdu de l'argent sur la période janvier-mars et son résultat d'exploitation avant amortissements (EBITA) est tombé à 6 millions d'euros, contre 287 millions sur la même période il y a un an. Pour tenter de redresser la barre, Siemens a décidé de regrouper la production européenne de téléphones mobiles sur le seul site allemand de Kamp-Lintfort et la production asiatique sur celui de Shanghai. "La division [Mobiles] a souffert de l'érosion rapide des prix, qui a tout juste été compensée par les succès des activités d'infrastructures", explique Siemens dans un communiqué. Le groupe estime désormais que les ventes mondiales de combinés mobiles devraient se situer en 2001 entre 400 et 450 millions d'unités cette année. L'objectif fixé par le PDG du groupe, Heinrich von Pierer, est de réaliser 600 millions d'euros d'économies dans la division au troisième trimestre de l'exercice. Malgré les mesures de redressement annoncées, Siemens a "gelé" ses prévisions de résultats pour l'exercice en cours, en raison de l'incertitude qui prévaut sur l'évolution de son activité dans les prochains mois. "J'ai demandé à toutes nos divisions d'ajuster leurs prévisions d'activité à l'environnement difficile que connaît actuellement le marché et d'en contrer les effets par des mesures", a indiqué le patron du groupe Heinrich von Pierer. "Dans la situation actuelle, il est en tout cas justifié pour moi de m'abstenir de faire des prévisions concrètes pour les deux trimestres à venir, suivant en cela l'exemple de plusieurs de nos concurrents".Lors de son entrée à Wall Street le 13 mars, le groupe tablait encore, sans tenir compte de sa filiale de semi-conducteurs Infineon, sur une hausse d'au moins 10% de son chiffre d'affaires et de ses entrées de commandes, ainsi que sur une progression plus nette encore de son bénéfice. Autre mesure destinée à améliorer ses résultats : Siemens s'apprête à réduire sa participation dans Infineon de 71 à 56%, en transférant 15% du capital de sa filiale au fonds de pension du groupe. Ce dernier, juridiquement indépendant, n'est pas consolidé dans les comptes du groupe. Ce transfert, sans modifier significativement le tour de table d'Infineon, permet donc au groupe de réduire son exposition à la dégradation annoncée - et déjà entamée - des résultats d'Infineon. A la Bourse de Francfort, l'action Siemens cédait 4,63% en fin de journée à 121,63 euros. A Paris, le titre abandonnait en clôture 5% à 121,50 euros.Marc Angrandlatribune.f
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