Audientia mise sur la vente indirecte pour toucher les "exécunautes"

Chefs d'entreprise, directeurs marketing ou commercial, responsables de communication, chefs de publicité : Internet, devenu instrument de gestion, réunit toutes ces fonctions sous un même vocable, celui d' " exécunautes ". Des cadres dirigeants " connectés " qui constituent la cible finale d'Audientia, acteur franco-français d'un marché disputé, celui de la mesure d'audience et de performance des sites Web. " Les entreprises investissent désormais beaucoup d'argent dans la construction et l'exploitation de sites Web, sans forcément prêter attention au retour sur investissement. Or dès que le Web se voit fixer des objectifs, il faut disposer des moyens de mesurer les performances ", explique Jean-Michel Lunati, PDG de l'entreprise.Créée en mars 2000, Audientia a donné un coup de fouet à son développement avec le rachat, sur fonds propres quelques mois après sa création, de la société Tableau de bord positionnée sur le même marché qu'elle. Tableau de bord disposait en effet déjà d'un outil de mesure d'audience... et de dix salariés " alors même qu'à l'époque il n'était pas facile de recruter ", souligne Jean-Michel Lunati. La fusion des équipes de développement a donc été rapidement menée, permettant le lancement d'un produit de mesure finalisé (WEBandSTATS) dès le début de l'été 2000. " Le retour du marché a donc été plus rapide, poursuit le PDG d'Audientia, ce qui nous permet aujourd'hui de disposer d'un produit réellement conforme aux attentes des utilisateurs ". Cette dynamique lancée, Audientia a pu boucler fin août 2000 un tour de table de 100 millions de francs (15,24 millions d'euros), des capitaux destinés à financer la croissance et le développement international. Les effectifs, qui ont passé en début d'année la barre des cinquante personnes, devraient quasiment doubler cette année. Audientia se concentre actuellement sur sa stratégie commerciale, fortement axée sur la distribution indirecte, via des partenariats avec des hébergeurs et/ou des agences Web. " Les besoins en termes de mesure des performances ne concernent plus seulement les grands comptes, mais aussi les PME, une cible sensible à l'argument prix ", explique Jean-Michel Lunati. Les partenariats - comme ceux conclus récemment avec InterNeXT Matra Global NetServices ou Cdtel - permettent ainsi de leur proposer des offres " packagées " minimisant les coûts. Audientia installe donc chez ses partenaires une " boîte noire " qui permet à l'hébergeur de suivre les performances de l'ensemble de ses clients. La formule permet de proposer aux sites un tarif d'entrée de 100 euros par mois. Les abonnés au service n'ont qu'à se connecter au site de leur hébergeur pour suivre en temps réel les performances de leur site. La cible de ces boîtes noires, baptisées " Audientia Production Units " (APU) : les deux à trois millions de sites professionnels recensés en Europe. Le modèle du partenariat, qui permet à Audientia de démultiplier ses actions de distribution, vise aussi à assurer aux hébergeurs des revenus récurrents supplémentaires, puisqu'ils prélèvent une commission sur la vente de services. Les APU sont aussi proposées aux grands comptes pour leur usage exclusif, à l'achat ou en leasing.La société table sur " plusieurs dizaines de millions de francs " de chiffre d'affaires cette année et une exploitation rentable en fin d'année sur ses principaux marchés (France, Allemagne, Royaume-Uni). Selon l'évolution de l'activité, elle n'exclut pas de se lancer sur de nouveaux marchés, voire aux Etats-Unis, avant 2002. Quoi qu'il en soit, Audientia, qui disposait encore en février de la totalité des fonds levés l'an dernier, ne devrait pas lever de capitaux supplémentaires cette année. Marc Angrand
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