Feu vert américain au mariage Deutsche Telekom-VoiceStream

Neuf mois après la présentation officielle du projet, les autorités américaines ont donné mardi leur feu vert définitif à la fusion entre Deutsche Telekom et l'opérateur américain de téléphonie mobile VoiceStream. Après la FCC, la Commission fédérale des communications, le Comité des investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS) a annoncé mardi à son tour qu'il ne s'opposait pas à une prise de contrôle de VoiceStream par le groupe semi-public allemand.Une partie des sénateurs américains - républicains et démocrates confondus - s'étaient engagés dans un combat contre la reprise de VoiceStream par Deutsche Telekom, allant jusqu'à déposer un projet de loi - finalement abandonné - visé à interdire la prise de contrôle d'un opérateur américain par un groupe comptant un état étranger à son capital. Un texte qui visait directement le groupe allemand, puisque la RFA possède encore 44% de son capital. "Deutsche Telekom a désormais obtenu toutes les autorisations des autorités de régulation", se félicite l'ex-monopole dans un communiqué. le groupe présidé par Ron Sommer franchit ainsi une étape importante dans sa stratégie de développement aux Etats-Unis, sur laquelle il mise l'essentiel de son avenir après les déboires rencontrés en Europe, notamment dans l'UMTS. Mais depuis l'annonce de la reprise de VoiceStream en juillet dernier, le montant de la fusion est tombé de quelque 54,5 milliards d'euros à environ 30 milliards.VoiceStream, qui comptait fin 2000 3,9 millions de clients, a réalisé sur l'exercice un chiffre d'affaires total de 1,9 milliard de dollars et a publié un Ebitda (résultat d'exploitation avant impôts, intérêts et amortissements) négatif de 592 millions de dollars. Le groupe, qui a racheté successivement ces deux dernières années Omnipoint, Aerial et Powertel, assure que son réseau dessert 97% de la population américaine, soit un marché potentiel de 272 millions de personnes. Pour Ron Sommer, très critiqué par la presse allemande et désormais cible d'une attaque en justice de petits actionnaires lui reprochant sa gestion du groupe, l'acquisition de l'américain constitue une victoire importante. L'ancien monopole public a essuyé ces deux dernières années plusieurs revers dans sa stratégie de développement international. Après sa fusion ratée en 1999 avec Telecom Italia et sa brouille avec France Télécom, il a massivement investi dans la téléphonie mobile de troisième génération (UMTS) en acquérant des licences dans cinq pays, dont l'Allemagne où il a dû débourser près de 8,5 milliards d'euros. Mais le groupe demeure absent du marché italien et ne possède en France qu'une position de second plan, après le rachat de l'opérateur alternatif Siris. Surtout, en raison des investissements nécessités par l'UMTS, il vu sa dette enfler pour atteindre près de 60 milliards d'euros, un fardeau que les marchés ont sanctionné. En un an, l'action Deutsche Telekom a perdu quelque 70% de sa valeur.latribune.fravec AFP
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