KPN est prêt à sacrifier son indépendance et étudie déjà la possibilité d'ouvrir son capital à TIM, la filiale mobile de Telecom Italia, reconnaît son PDG, Paul Smits, dans un entretien au magazine allemand Focus Money. "Nous sommes ouverts à de nouvelles combinaisons, même si elles signifient la fin de l'indépendance de KPN", assure-t-il. Interrogé sur une éventuelle entrée de TIM à son tour de table, Paul Smits explique : "je ne peux rien en dire pour le moment, mais nous y réfléchissons" et souligne qu'une telle alliance constituerait "une position très confortable". Mais l'opérateur mobile italien a formellement démenti cette hypothèse.KPN et TIM ne sont déjà plus des inconnus l'un pour l'autre : depuis un an, les deux groupes sont associés au japonais NTT DoCoMo sur le marché européen de la téléphonie mobile de troisième génération. Et la création en janvier d'un joint-venture entre les trois groupes dans le domaine des services multimédia pour mobiles a encore resserré les liens. Et KPN n'a plus guère le choix pour redresser ses finances : l'endettement du groupe atteignait 22 milliards d'euros à la fin de l'année dernière, contre 5,6 milliards un an plus tôt, après le rachat d'E-Plus en Allemagne et l'acquisition de licences UMTS en Europe. De plus, la note financière du groupe a été dégradée par l'agence Standard & Poor's, ce qui rend plus difficile le recours à l'emprunt. Et l'introduction en Bourse de la filiale mobile, qui permettrait de lever des capitaux frais, est repoussée aux calendes grecques par la conjoncture boursière actuelle. KPN a donc annoncé un plan de cessions d'actifs "non stratégiques" qui pourrait atteindre 5 milliards d'euros au cours des prochains mois. Dans ces conditions, l'Etat néerlandais, qui reste le principal actionnaire du groupe, pourrait assouplir sa position. C'est en effet en grande partie son intransigeance qui avait fait capoter, il y a près d'un an, les discussions en vue d'un rapprochement entre le groupe et l'espagnol Telefonica, ce dernier réclamant une sortie rapide de l'Etat néerlandais du capital. Cet échec avait favorisé l'entrée de NTT DoCoMo au tour de table de KPN Mobile, à hauteur de 15%.A la Bourse d'Amsterdam, l'action KPN gagnait 7,38% en début de matinée à 13,54 euros. A Milan, TIM progressait 1,48% à 7,59 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:59

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