En plein essor du " permission marketing " en ligne (opérations commerciales ciblées sur la base du volontariat des internautes), Pointop espère faire mouche avec un concept légèrement différent, celui qu'elle a elle-même baptisé " l'Incentive E-Mailing ". La société, créée il y a un an et qui a ouvert son site fin octobre, revendique aujourd'hui plus de 100.000 membres. Un fichier qui trouve sa valeur et son originalité plus encore dans la qualité que dans la quantité ; car les membres, à l'inscription, doivent définir leur profil sur quelque 600 critères différents. Pointop peut ainsi, au gré des desiderata des annonceurs, lancer des campagnes d'e-mailing sur des échantillons d'internautes amateurs de tricot, collectionneurs de sous-bock ou adeptes du surf des neiges. En promettant à ses clients des taux de retour de plus de 20%." Le recrutement est un travail de fourmi, explique Stéphane Taunay, fondateur et PDG de l'entreprise. Mais il peut être rentabilisé en dix envois, soit en trois mois sur la base d'un e-mail toutes les dix jours environ. Et au-delà, notre marge brute peut atteindre 80% ". L'internaute, lui, est récompensé sous forme de points (les " pointops ") qui, accumulés, permettent de recevoir... des chèques. " Nous distribuons déjà 150.000 francs par mois ", assure Stéphane Taunay. Un système de récompense financé lui aussi par les annonceurs. La première campagne réalisée par l'entreprise a permis au Musée du Louvre de proposer sa carte " Louvre Jeunes " aux franciliens de 18 à 25 ans ayant déclaré aimer l'art et les musées. " Nous visons aussi bien les annonceurs offline et online, pour des campagnes offline et online, souligne le PDG. Nous ne sommes pas dans la Net-économie, nous utilisons Internet pour réduire les coûts ". Pointop, qui revendique aujourd'hui plus de 250.000 visiteurs mensuels sur son site, vise 500.000 membres pour la fin de l'année. Après avoir reçu, à sa création, 2 millions d'euros d'ING-Barings, BNP Paribas, Jet Multimédia, Solving et UCA, l'entreprise table sur une nouvelle levée de fonds de 3 millions d'euros dans les prochains mois. Des fonds nécessaires pour tenir jusqu'au premier trimestre 2002, période durant laquelle l'activité devrait générer une trésorerie positive.D'ici là, Pointop aura fort à faire pour conquérir un portefeuille de clients suffisamment étoffé. Son positionnement la place en effet en concurrence directe avec des programmes appuyés par de grands groupes, que ce soit dans le domaine du marketing, avec Consodata (racheté par Seat-Pagine Gialle) ou dans celui de la fidélisation avec Maximiles (contrôlé par la SNCF). Marc Angrand

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:57

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