Les Européens restent frileux vis-à-vis des achats en ligne

S'ils ont une perception globale positive de la nouvelle économie, les Européens restent encore prudents vis-à-vis du commerce électronique, selon l'enquête européenne menée par Ipsos en février dans huit pays (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Pays-Bas, Belgique et Portugal).Quatorze mois après une première enquête similaire, la pénétration d'Internet a bien sûr progressé : 39% des Européens interrogés disposent d'une connexion Internet, contre 28% fin 1999, soit une progression de 40% en 14 mois. Mais l'enquête confirme une nouvelle fois le retard de la France, qui, avec 34% de connectés, se situe nettement derrière les Pays-Bas (57%) et l'Allemagne qui, à 47%, a rejoint la Grande-Bretagne. Et l'Hexagone dépasse à peine l'Italie (33%) et le Portugal (32%). Points positifs soulignés par Edouard Lecerf, directeur général d'Ipsos: la progression est plus forte dans les catégories de population en retard, comme les femmes, les classes d'âge les moins jeunes et les revenus les moins élevés. Parallèlement, 25% des internautes européens disent avoir déjà acheté sur Internet ; ils n'étaient que 16% fin 1999. Une progression notable qui ne se retrouve malheureusement pas dans tous les pays étudiés : si la proportion d'acheteurs atteint 35% en Allemagne et 33% en Grande-Bretagne, elle plafonne à 17% en France, soit à peine deux points de plus qu'il y a quatorze mois. Consolation pour les cyber-commerçants français : cette proportion tombe à 7% en Italie et 13% au Portugal. Plus préoccupant encore : les intentions d'achat en ligne des internautes non-acheteurs connaissent une évolution négative, et particulièrement en France. Seize pour cent seulement des non-acheteurs français déclarent avoir l'intention de passer à l'acte ; ils étaient 48% fin 1999. A l'échelon européen, ce recul est atténué avec 20% d'intentions d'achat déclarées contre 27% il y a quatorze mois. Les intentions progressent en Allemagne, en Espagne et en Belgique.Pour Edouard Lecerf, cette évolution "peut s'expliquer par les préoccupations liées à la sécurité, par l'effet Minitel qui ralentit la progression du commerce sur Internet, et par les expériences négatives d'achats en ligne entendues ou perçues par les non-acheteurs. A l'évidence, on ne vient pas sur Internet pour faire du commerce et il y a une phase d'adaptation avant le passage à l'acte d'achat".Le dernier volet de l'étude porte sur la perception de l'adaptation d'Internet à l'achat des différentes catégories de produits. Sans surprise, les catégories jugées les mieux adaptées par les Européens sont aussi celles qui se vendent le plus sur le Net : billets d'avion ou de train, produits culturels, vacances, actions en Bourse, ordinateur. En revanche, les personnes interrogées jugent Internet particulièrement inadapté à l'achat d'un logement ou de produits alimentaires, mais aussi à la souscription d'un crédit à la consommation. Ce dernier point ne semble pas préoccuper Sofinco, commanditaire de l'étude. "C'est une très bonne nouvelle, assure Patrick Valroff, PDG de Sofinco. Les sociétés installées bénéficient d'une prime dans l'esprit des consommateurs".Marc Angrand
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