Oreka, le rescapé de l'Internet gratuit

Le fournisseur d'accès Internet Oreka a soufflé sa première bougie hier. Un anniversaire qui se doit d'être dignement fêté au regard des difficultés rencontrées par la petite société depuis sa création début 2000. La start-up affirme être repartie du bon pied maintenant qu'elle a trouvé un modèle " rentable ", comme l'affirme le patron de la société, David Bitton. Après avoir arrêté en février dernier les offres d'accès Internet entièrement gratuites (accès et communication), elle propose aujourd'hui à ses internautes des modalités d'accès au Réseau " les moins chères du marché ", estime le PDG.Une étude maison lui a en effet indiqué qu'offrir un accès illimité à Internet n'était pas une nécessité dans la mesure où l'internaute se connectait en bas débit en moyenne 6 heures par mois, contre 25 heures pour ses voisins européens. Les adeptes d'Oreka vont désormais pouvoir s'abonner à deux offres forfaitaires, l'une à 10 heures pour 6 euros et l'autre à 25 heures pour 12 euros. La troisième offre est en place depuis février et elle est fondée sur l'accès gratuit, la minute de communication coûtant 14 centimes à l'internaute.Depuis qu'elle fait payer les minutes de communication à ses internautes, la société assure avoir désormais un modèle rentable. Au mois de mai elle a enregistré 7 millions de francs de chiffres d'affaires et dégagé une marge brute de 2,5 millions de francs à laquelle les télécommunications contribuent pour 60% et la publicité pour 40%. Une fois l'ensemble des charges fixes et variables déduites, il reste, avant impôt, environ un million de francs dans les caisses de la start-up. Ces chiffres ne comptabilisent pas les dépenses publicitaires de recrutement d'abonnés qui ont pour l'instant été mises en veille. Oreka pense donc être enfin sur la bonne voie. Depuis sa création début 2000, Oreka a opéré plusieurs changements de stratégie, laissant sur la route la moitié de ses fidèles. Fondé en pleine euphorie de l'accès Internet gratuit au premier semestre 2000, Oreka était passé à un modèle payant en février dernier, avec pour effet direct la perte de 50% de ses abonnés, qui regroupent aujourd'hui 250.000 personnes environ, contre plus de 700.000 pour LibertySurf. Pour reconquérir ses clients, Oreka compte exploiter sa base d'inscrits qui totalise 900.000 adresses emails et " les 20.000 visiteurs uniques qui se rendent chaque jour sur le site ", explique David Bitton. Pour l'instant, il mise plutôt sur l'échange publicitaire et le marketing viral (bouche à oreille), plutôt que sur des dépenses marketing lourdes, qui ne sont toutefois pas exclues. Oreka veut recruter d'ici la fin de l'année 50.000 abonnés supplémentaires, un pari somme toute ambitieux dans la mesure où ses nouvelles offres arrivent sur le marché plusieurs mois après celles de ses concurrents, des mastodontes comme Liberty Surf, AOL ou Club Internet, qui ont massivement investi en communication.Oreka s'estime maintenant prêt pour retourner voir les investisseurs et conquérir un acteur des télécommunications en mesure de lui offrir, en plus de l'argent frais, un apport industriel. Cette levée conditionnera les investissements en communication qui seront désormais consentis dans le recrutement de nouveaux abonnés. Fin 2000, la société, qui visait une levée de 150 millions de francs, avait réuni 65 millions auprès de ses investisseurs historiques dont le plus important est le fonds d'investissement du site d'enchère en ligne eBay. 30 millions ont servi à éponger une partie des dettes contractées l'an dernier tandis que le reste a été investi au cours des premiers mois de l'année.Sandrine C
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