Gros lot en poche, Bananalotto mise sur ses bases de données

La fortune sourit aux audacieux... et parfois aux chanceux. Avec plus d'un million d'utilisateurs inscrits en France - un chiffre en hausse de 25% depuis le premier janvier -, 100.000 joueurs quotidiens, 600.000 gagnants dont huit millionnaires depuis la création (cinq en France, trois au Royaume-Uni), Bananalotto continue de caracoler en tête du marché français de la loterie en ligne. Un succès qui étonne presque le fondateur du site, Guillaume Multrier : "1,1 million d'utilisateurs, c'est pratiquement le double de ce que nous avions prévu pour la première année". Pour dépasser ses objectifs, Bananalotto, il est vrai, n'a pas lésiné sur les moyens, allant jusqu'à parrainer la diffusion télévisée sur TF1 du jeu-phénomène " Qui veut gagner des millions ? ". Ces investissements ont favorisé le succès d'une formule simple : celle du loto gratuit. Les joueurs choisissent une série de numéros dans une grille, et valident leur choix en cliquant sur un bandeau publicitaire ou en répondant à un mini-sondage. La formule a fait ses preuves aux Etats-Unis et se retrouve sur tous les sites de loterie en ligne apparus en France depuis un an : outre Bananalotto, Koodpo, Lotree ou encore Bingopoly. Créateurs d'une formidable machine à générer du trafic, les dirigeants de Bananalotto - ou plutôt de Netarget, la maison-mère du site - estiment avoir atteint la masse critique pour mettre l'accent sur le second volet de leur projet : le développement d'activités de marketing direct. " La loterie en ligne est un très bon moyen de collecter des données, explique Guillaume Multrier. Mais nous aurions sans doute pu choisir l'astrologie. Nous allons développer d'autres produits d'ici la fin de l'année, pour toucher d'autres cibles". Bananalotto dispose des nom, sexe et âge de tous ses joueurs, et réalise régulièrement des mini-sondages sur une partie de la base. Les réponses permettent de définir des profils appliqués à l'ensemble de la base pour lancer des actions marketing. " Chaque jour, nous nous adressons directement à 100.000 personnes. Personne, online ou offline, n'est capable d'en faire autant ", assure Guillaume Multrier. Ces contacts à grande échelle, de plus en plus personnalisés, constituent donc la véritable arme de Netarget. Et un trésor sur lequel l'entreprise veille jalousement. " Pas une seule adresse e-mail ne sort de chez nous, souligne Guillaume Multrier. Et nous faisons de la transparence vis-à-vis des internautes notre priorité. C'est le seul moyen de construire avec eux une relation durable ". Les clients des produits de marketing direct sont les " gros consommateurs " de ce type d'action : vépécistes, constructeurs automobiles, groupes de grande consommation, mais aussi opérateurs de télécoms ou fournisseurs d'accès, et certains sites d'e-commerce. Une clientèle que les 15 vendeurs spécialisés de l'entreprise (sur un effectif total de 60 personnes) sont chargés de développer au cours des prochains mois." Après une phase d'investissements lourds en communication, nous sommes entrés dans une phase d'investissements lourds en commercialisation ", explique Guillaume Multrier. Des investissements que lui permettent les deux belles levées de fonds réalisées l'an dernier, pour un total de 145 millions de francs. Le développement international n'est donc pas, pour l'instant, la priorité de Netarget : " nous voulons d'abord prouver la viabilité du concept sur la France et le Royaume-Uni. Nous nous poserons ensuite la question pour d'autres pays ", explique Guillaume Multrier. Le chiffre d'affaires, qui a atteint 16 millions de francs en 2000, continue de progresser et devrait dépasser 100 millions en fin d'année. Et Netarget vise la rentabilité pour la fin de l'année. " Le marché du marketing direct est en plein développement, conclut le PDG. C'est notre chance à nous ".Marc Angrand
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