"Un portail pour les voyageurs, avec du contenu, de la communauté et du commerce"

Latribune.fr - Filfog est une filiale de Nouvelles Frontières. Quel est son positionnement par rapport au site marchand de l'agence de voyages ?Dominique Bonnet - Nous avons voulu démarquer le site que nous considérons comme un portail de contenus, par rapport à la partie purement marchande de Nouvelles Frontières. Nous ne voulions pas réserver le portail uniquement aux fidèles de l'agence, même s'il est vrai que nous avons une audience de 1,1 million de pages vues par mois contre 13 millions pour le site marchand de Nouvelles Frontières. Mais nous pouvons compter sur le fichier client de notre actionnaire.En tout cas, cela nous permet d'une part d'avoir une entière liberté éditoriale et d'autre part ne pas être uniquement destiné à l'internaute qui peut acheter mais aussi à celui qui s'intéresse au voyage pour son plaisir, en espérant évidemment que le jour où il puisse partir il s'adresse à nous. D'ailleurs, visuellement, nous ne mettons pas plus en avant Nouvelles Frontières que d'autres partenaires potentiellement concurrents.Vous entrez directement en concurrence avec le site du Routard. Qu'est-ce qui vous différencie ?Nous voulons être un portail, ce qui suppose la réunion d'une panoplie de services très divers. Le site est composé selon la règle des trois " c " : contenu, communautaire et commercial. Le contenu provient dans sa majeure partie de notre partenaire, le Lonely Planet, qui nous fournit de l'information froide sur les différents pays (histoire, géographie, etc.) et auquel nous commandons également des piges puisqu'il dispose d'un vaste réseau de correspondants dans le monde. Deuxième partie, les services marchands que nous avons ouverts il y a peu grâce à des partenariats. Nous offrons en particulier la possibilité d'accéder à un service d'enchères mensuel dont les produits sont fournis par divers partenaires dont Nouvelles Fonrtières, Republic Tours, Comptoir du Voyages, etc.. Nous générons depuis mars entre 500.000 et 600.000 francs de volume d'affaires par mois. Troisième partie, le communautaire. Le service permet aux internautes qui partagent les mêmes centres d'intérêt de se parler. Nous avons volontairement choisi de catégoriser les forums par des profils de voyageurs plutôt qu'en fonction de destinations.Pourquoi ce choix ?L'expérience de Nouvelles Frontières nous a permis de voir que les gens voyageaient de manière très différentes même s'ils allaient dans le même pays. C'est pourquoi nous avons privilégié cette approche par profil. Nous avons déterminé 8 types de voyageurs différents, grâce à notre expérience de voyagiste. L'internaute peut donc se reconnaître dans les catégorie suivantes : célibataire, globe-trotter, plongeur, découvreur culturel, randonneur, famille, navigateur et senior. Grâce aux forums, nous pouvons également repérer les tendances. Par exemple, les globe-trotters échangent beaucoup d'impressions sur Cuba, l'Inde et l'Asie du Sud Est, tandis que les Caraïbes et l'Europe occidentale sont plutôt à l'honneur chez les familles et la Polynésie et les Antilles chez les plongeurs. Les seniors sont assez difficiles à cerner. Soit ils ont été grands voyageurs et ils ne savent plus où aller, ils se renseignent donc sur des destinations moins touristiques comme le Japon, soit ce sont plutôt des novices et ils ont des âmes de découvreurs. Leurs goûts sont alors assez hétéroclites. Ils peuvent se tourner vers des zones comme les Emirats Arabes Unis.Quelles sont vos prévisions pour 2001 ?Nous avons ouvert le portail le 21 octobre dernier, jour du départ en voyage de Phileas Fogg pour son tour du monde et dont nous nous sommes inspiré pour baptiser le site. Nous comptons réaliser 16 millions de francs de chiffres d'affaires cette année et nous tablons sur un retour sur investissement fin 2002. Jusqu'à présent nous avons évidemment été financé par Nouvelles Frontières qui a injecté 9 millions au départ. En février dernier, Generali est entré dans notre capital à hauteur de 12,5% pour une mise de 25 millions de francs. Mais nous ne voulons pas nous arrêter là. D'ici la fin de l'année, nous voulons faire entrer deux nouveaux actionnaires dans notre capital pour un troisième tour.Propos recueillis par Sandrine C
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