Liberty Surf ne veut pas faire de l'ADSL à n'importe quel prix

Il faut être présent sur l'ADSL, c'est en substance la justification - pour l'instant - du lancement de la nouvelle offre haut-débit faite par Liberty Surf aujourd'hui, au moment où le conflit sur l'ouverture du réseau de téléphonie qui oppose les opérateurs alternatifs à France Télécom est à son apogée. Suivant l'exemple Wanadoo, Club Internet ou Mangoosta, le fournisseur d'accès Internet vient à son tour de mettre sur le marché une offre d'abonnement, d'abord disponible à Paris, Lille et Strasbourg, à l'Internet haut débit, pour des prix sensiblement identiques à ceux du marché. Les internautes intéressés devront débourser 995 francs de droit d'entrée puis s'acquitter de 295 francs mensuellement pour accéder à l'offre baptisée Update.Sauf que " ce n'est un secret pour personne, comme pour les concurrents, l'offre n'est pas rentable ", a souligné le directeur marketing nouveaux services de la filiale française de Tiscali, Albin Serbiant, gardant toutefois confidentiel le montant de la perte engendrée par les nouveaux forfaits. Pour Liberty Surf qui a promis un EBIDTA positif en fin d'année, pas question de faire de l'ADSL à n'importe quel prix : il se dit prêt à limiter le nombre d'abonnés si les conditions imposées par l'opérateur historique ne changent pas rapidement. En effet, les opérateurs alternatifs sont à ce jour entièrement dépendants de France Télécom et des conditions imposées par le groupe sur la location de ses tuyaux. Devant le conflit, l'Autorité de Régulation des Télécoms (ART) avait décidé d'une grille de tarifs - à ce jour non respectée par l'ancien monople. Ce qu'attend maintenant Liberty Surf, c'est " au moins que France Télécom se plie à l'arbitrage décidé par l'ART ", affirme Eric Lenoyer, le directeur technique France, " tant en matière de location du réseau, de couverture géographique ou de paramètrage des lignes ". " Le développement de l'ADSL se joue surtout devant les tribunaux ", précise à son tour Albin Serbiant.Très active dans le combat contre l'opérateur historique, Liberty Surf avait exigé à l'ART une baisse de 50% des tarifs pratiqués par France Télécom, " ce qu'elle a presque obtenu ", précise Eric Lenoyer. Déjà, la mise en place de ces tarifs permettrait à Liberty Surf de rentrer dans ses frais, voire de générer une légère marge, assure le groupe.Le déploiement de ces nouvelles offres sera donc progressif et relatif à l'évolution des avancées dans les négociations avec France Télécom. Liberty Surf s'est fixé l'objectif de s'octroyer 20% des 200.000 nouveaux abonnés, que devrait compter l'ADSL en 2001. Dans un premier temps, Libertysurf commercialisera son offre via des moyens de communication online (mail, bandeaux publicitaires etc.) et dans 11 magasins Darty. " Nous envisagerons de la publicité offline en septembre ", précise la directrice de la communication, Caroline Puechoultres, en fonction des avancées avec l'opérateur historique.Toutefois, au vue des prix proposés, Caroline Puechoultres avoue que les produits ne sont pas vraiment grand public, mais plutôt destinés à une clientèle haut de gamme. " Pour pouvoir baisser encore les tarifs, il faudrait aller au-delà des conditions d'arbitrage", admet Albin Serbiant. D'autant que les opérateurs comptent également tirer une grande partie des revenus grâce aux services à valeur ajoutée liés (e-commerce, contenus). Selon une étude MMXI, ils devraient générer 50% du CA en 2005. " Mais pour l'instant, compte tenu de la situation, nous avons surtout un objectif de présence ", conclue Albin Serbiant.Sandrine C
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