Alcatel se met au régime sec et cela déplaît aux investisseurs. Prenant acte de la rupture des négociations en vue d'un rapprochement avec Lucent, le groupe de Serge Tchuruk entend se lancer dans un vaste plan de restructuration qui va sérieusement affecter les comptes du deuxième trimestre. Conséquence de ce "profit warning", le titre, qui a bénéficié en début de séance mercredi de l'arrêt des discussions avec Lucent, a plongé de plus de 5% pour finir à 29,26 euros non sans avoir touché un plus bas de l'année (28,5 euros).Pour faire face à la faiblesse actuelle du marché des télécoms, Alcatel a décidé de se recentrer sur le marché des opérateurs qui regroupe trois activités : la fourniture d'équipements, l'optronique et l'espace. Pour y parvenir, le groupe prévoit la mise en Bourse de Nexans, le retrait déjà annoncé de la fabrication des téléphones mobiles et une vente à terme des activités de distribution dédiées aux entreprises. Mais cet effort de restructuration va contraindre Alcatel à passer une provision de 3 milliards d'euros dans les comptes du deuxième trimestre. En conséquence, l'équipementier télécoms devrait accuser une perte nette de 3 milliards d'euros pour un résultat opérationnel de l'ordre de 100 millions d'euros sur le trimestre en cours. Les objectifs de croissance pour l'ensemble de l'année sont également revus à la baisse. Durement affecté par la faiblesse du marché des terminaux mobiles, le chiffre d'affaires des activités télécoms ne devrait que "très légèrement progresser" cette année, indique le groupe qui auparavant tablait sur une croissance de ce segment comprise entre 5 et 15%. A l'intérieur de la branche télécoms, les activités opérateurs devraient pour leur part tirer leur épingle du jeu et enregistrer une croissance de 10% de leur chiffre d'affaires 2001.Alcatel n'a en revanche pas précisé les raisons de la rupture des discussions avec Lucent. Dans un communiqué commun diffusé tard hier soir, les deux groupes se sont contenté de confirmer que des discussions avaient bel et bien eu lieu en vue d'un rapprochement mais qu'elles n'avaient pu aboutir. Tout au plus apparait-il que Lucent rejetait un projet de "fusion entre égaux" qui en réalité revenait à une prise de contrôle pure et simple d'Alcatel.Intervenant à l'occasion d'une conférence téléphonique avec les analystes financiers, Serge Tchuruk a déclaré en début d'après-midi qu'il ne cherchait pas à réaliser des acquisitions à tout prix. "Alcatel n'a pas faim", a-t-il assuré à ses interlocuteurs. Mais le président du groupe français s'est refusé à tout commentaire sur un possible rachat de l'activité "fibres optiques" de Lucent pour laquelle il avait déposé une offre au début de printemps et qui avait servi d'appui au démarrage des négociations de fusion.latribune.f

latribune.fr

20 Oct 2008, 8:04

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