Tellabs accroît la pression sur les équipementiers télécoms

"Les opérateurs télécoms ont arrêté d'investir. [...] Je ne sais pas ce qu'ils font de leurs acheteurs ... Peut-être qu'ils comptent les stocks". Michael Birck, le président de Tellabs, a beau avoir lancé mercredi un nouvel avertissement sur son activité, il n'en garde pas moins le sens de l'humour ! Le problème, c'est que le "profit warning" de Tellabs vient une nouvelle fois illustrer la situation catastrophique d'un secteur des équipements de télécommunications passé en un an de la surchauffe à la récession.Les grands opérateurs des télécommunications et d'Internet, qui ont mené l'an dernier des programmes d'investissements ambitieux, se retrouvent aujourd'hui avec des réseaux en sur-capacités. A cela s'ajoutent, pour les compagnies de télécoms, des niveaux d'endettement colossaux qui empêchent une reprise à court terme des investissements dans la construction de réseaux. La semaine dernière, Nortel estimait qu'il ne fallait pas envisager de reprise du secteur avant la deuxième partie de l'année prochaine. Enfin, de nombreux opérateurs alternatifs apparus au cours des dernières années à la faveur de l'engouement des investisseurs pour la high-tech sont aujourd'hui menacés de faillite et se bornent à gérer la pénurie de capitaux.Pour Tellabs, cet environnement va se traduire au deuxième trimestre par des ventes inférieures de plus d'un tiers aux prévisions annoncées en avril dernier. La firme ne table plus aujourd'hui que sur un chiffre d'affaires trimestriel de 500 millions de dollars, contre une prévision médiane de 800 millions de dollars auparavant. Tellabs espère tout juste atteindre l'équilibre entre avril et juin alors que les analystes de Wall Street prévoyaient un bénéfice de 29 cents par action. Et encore s'agit-il ici du résultat avant éléments exceptionnels. Après leur prise en compte, la compagnie devrait accuser une perte de 45 cents par action.Tellabs chutait de 19,62% peu après l'ouverture de Wall Street, à 17,04 dollars. Et ce nouvel avertissement, qui fait suite à l'annonce par Nortel d'une perte trimestrielle colossale de 19,2 milliards de dollars, provoque un nouveau trou d'air dans le secteur des équipementiers télécoms européens. En milieu d'après-midi, les leaders du secteur sont tous dans le rouge, à commencer par le français Alcatel qui plonge de 3,65% à son plus bas niveau depuis le début de l'année (24 euros). Le suédois Ericsson et le finlandais Nokia accusent des baisses respectives de 0,57% et 4,62%, alors que le britannique Marconi, à 251 pence (-5,64%) est tout juste au-dessus de son plus bas niveau depuis quatre ans, touché ce matin à 249 pence.latribune.f
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