Alcatel veut se séparer de cinquante usines

Choqués par l'annonce il y a deux jours d'un important projet d'externalisation d'une partie des activités d'Alcatel, les syndicats du groupe ont tenu à montrer leur opposition vendredi matin lors de la réunion du comité de groupe européen. Après avoir entendu le PDG Serge Tchuruk confirmer les grandes lignes de son plan, les organisations syndicales ont voté l'arrêt de la réunion. Tout d'abord, le patron d'Alcatel a précisé que seront tranférées à des sous-traitants les activités de composants, ce qui représente 41 sites employant plus de 8.000 salariés. Dans ce secteur d'activités, trois sites français sont concernés : Saintes, Annecy et Coutances. Serge Tchuruk a également mentionné la sortie du groupe de sa filiale Saft (batteries) qui compte 5.500 salariés répartis sur 9 sites dont les trois quarts en France selon les syndicats. Au total donc, dans un avenir proche, le projet actuel d'Alcatel de céder d'ici fin 2002 une grande part de ses usines concernerait 13.500 salariés et 50 sites de production dans différents pays. Comme à l'heure actuelle Alcatel compte une centaine d'usines dans le monde - une formulation assez vague que n'a pas précisée Serge Tchuruk - le groupe ne conserverait plus qu'une cinquantaine d'usines, notamment dans l'optique et le spatial. Le PDG d'Alcatel a par ailleurs réitéré son intention, déjà annoncée fin mai, de vendre l'activité de distribution aux entreprises du groupe qui concerne 6.000 salariés supplémentaires en Europe.Dans son allocution ouvrant la réunion du Comité de groupe, Serge Tchuruk a justifié sa stratégie par le fait que "la valeur ajoutée manufacturière tend à décroître tandis que la valeur ajoutée de nature immatérielle telle que la R&D s'accroît sans cesse". "Par ailleurs", a-t-il ajouté, "la tendance des industries hi-tech est clairement, compte tenu de leur évolution depuis plusieurs années, à l'externalisation de leurs activités manufacturières classiques, à fort contenu d'électronique traditionnelle. Si nous le faisons, ce n'est pas tant dans une optique de diminution des coûts, qui est limitée, car nos sites sont déjà bien gérés, mais parce que cela nous donne une plus grande flexibilité pour faire face aux à-coups du marché". Dans ses propos, le patron du groupe de télécommunications s'est voulu rassurant sur les conséquences sociales de son plan, précisant que dans la sélection des candidats à la reprise des sites cédés " nous serons dans tous les cas extrêmement attentifs aux conditions sociales de ces négociations, et nous ne les conclurons que si nous sommes assurés de leur qualité au plan humain et de l'emploi". Vendredi, l'action a terminé la séance sur une progression de 3,52% à 24,7 euros. Un rebond limité étant donné que l'action a tout de même perdu plus de 59% de sa valeur depuis le début de l'année. latribune.f
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