Telefact vise de nouveaux marchés

Douze millions de consultations l'an dernier, 1,2 million d'actes de paiement pour un total de 1,5 milliard de francs : Telefact, créé pour le Minitel en 1991 par France Télécom et EDF-GDF, rejoints par la SNCF, la Générale des Eaux (devenue Vivendi) et la plupart des grandes banques françaises, conforte discrètement sa place sur le marché du paiement électronique. Opérationnel sur Internet dès 1995, le service permet à tout utilisateur de consulter et surtout de payer en ligne - soit par carte bancaire, soit par télérèglement après inscription auprès de son créancier - ses factures de téléphone, d'électricité ou d'eau, ainsi que ses impôts et taxes dus au Trésor public. Telefact développe également des services d'alerte et a mis en place - à une échelle réduite - le paiement mobile, qui n'est pour l'instant possible qu'à partir d'un combiné " bi-fente ", permettant d'insérer une carte de paiement. La société, qui se rémunère sur la base d'un forfait payé par les émetteurs de factures, a réalisé 26 millions de francs de chiffre d'affaires l'an dernier et a levé 15 millions de francs auprès de ses actionnaires historiques, afin notamment de financer son développement vers de nouveaux services. " Nous n'avons pas encore atteint la taille critique ", souligne Bertrand Martin, son directeur marketing. Telefact en est encore au stade de la réflexion stratégique et n'entend pas modifier son activité de base : le paiement en ligne de factures pour les particuliers ou entreprises liés par contrat à leurs créanciers. Il n'est donc pas question, par exemple, que Telefact devienne prestataire de paiement pour les vépécistes : " ils n'ont pas de lien contractuel avec leurs acheteurs, contrairement aux fournisseurs déjà référencés sur le site ", explique Bertrand Martin. En revanche, l'entreprise n'exclut pas des accords avec les émetteurs de cartes de paiement - notamment les filiales de distributeurs ou de vépécistes. " Ils émettent environ 180 millions de factures chaque année, qui sont généralement réglées par chèque ", explique Bertrand Martin. Autre piste sur le marché " grand public " : l'assurance, un secteur qui génère lui aussi un nombre impressionnant de factures et de paiements réguliers. Telefact s'apprête à y pénétrer après la signature d'un contrat avec la Macif, qui permettra le paiement en ligne des primes. Mais le marché du " B2B " (business to business) n'est pas négligé. " Même si nous ne sommes pas une institution financière, nous sommes très sollicités par des places de marchés, des fournisseurs de technologie ou des entreprises d'affacturage, par exemple, à la recherche d'un outil technique de paiement ", explique Bertrand Martin. Dernière piste : le " B2A " (business to administration). Un marché que Telefact connaît déjà, puisque outre le paiement des impôts et taxes pour les particuliers, la société assure aussi la déclaration et le paiement de la TVA pour les entreprises. Les contacts avec le Trésor public et la Direction générale des impôts, qui sont donc anciens, pourraient déboucher à terme sur la création d'un " portail de paiement ". Et les références françaises de l'entreprise lui ont permis d'être approchée par des administrations étrangères, notamment de pays d'Europe de l'Est.Marc Angrand
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