Epcos souffre encore du ralentissement du marché des mobiles

Ancienne joint-venture entre Siemens et Matsushita, Epcos, dont les fabricants de combinés mobiles constituent le gros de la clientèle, ne peut que souffrir de la déprime actuelle du marché. La révision à la baisse des prévisions d'activité pour l'exercice en cours (qui s'achèvera fin septembre) ne constitue donc qu'une demi-surprise. D'autant plus qu'il s'agit de la troisième révision dans le même sens depuis le début de l'année. Epcos ne table plus désormais que sur une hausse de 10 à 15% de son chiffre d'affaires pour l'exercice 2000-2001. Début mars, il avait déjà abaissé son objectif de croissance, de 25% à 20%. La prévision de marge d'exploitation est elle aussi abaissée pour la seconde fois, à 16% contre 17% en mars et 19% précédemment. Le groupe a d'ores et déjà adapté ses effectifs à ces nouveaux objectifs : il a licencié 450 personnes et décidé de ne pas renouveler 600 contrats à durée déterminée, sur un effectif total de 14.000 personnes.La société, introduite en Bourse en 1999, estime que son marché va "toucher le fond" au troisième trimestre de son exercice (soit la période avril-juin) avant d'entamer un rebond durant l'été, principalement grâce à la reprise des commandes des fabricants de mobiles, qui seront alors parvenu au terme de la phase de réduction des stocks. Le président du directoire d'Epcos, Gerhard Pegam, a table sur des ventes mondiales de combinés portables de l'ordre de 420 millions à 430 millions d'unités cette année. Il dit malgré tout s'attendre à une stagnation, voire une baisse, des résultats de son groupe au troisième trimestre, la demande en combinés portables restant faible. "Il est fort possible que nous restions au niveau de l'année dernière, ou même sur nous soyons légèrement en dessous, en ce qui concerne le chiffre d'affaires et le bénéfice", explique-t-il.Pour le deuxième trimestre de son exercice, le groupe de Munich a publié un bénéfice d'exploitation au plus haut de la fourchette des prévisions. Le bénéfice d'exploitation avant impôts et charges financières (Ebit) a progressé de 26% sur la période janvier-mars, à 99 millions d'euros. Le chiffre d'affaires, lui, a progressé de 20% à 530 millions d'euros. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un Ebit de 79 millions et sur un chiffre d'affaires de 505,5 millions. En revanche, les entrées de commandes ont fortement reculé à 297 millions d'euros, en baisse de 53% par rapport à la même période de l'an dernier et de 60% sur le premier trimestre de l'exercice (octobre-décembre).Illustration de l'influence du marché du mobile sur les comptes du groupe, l'Ebit de la division des filtres à ondes de surface (des produits permettant aux téléphones mobiles de sélectionner les fréquences d'émission et de réception et qui représentaient plus d'un tiers des ventes d'Epcos l'an dernier) a chuté de 49% en un trimestre. Et pour Gerhard Pegam, la division pourrait voir ses bénéfices réduits à zéro au troisième trimestre de l'exercice.En fin de journée à la Bourse de Francfort, l'action Epcos cédait 5,47% à 70 euros. Le titre avait été pratiquement divisé par deux entre décembre et fin mars, passant de près de 120 à 60 euros. latribune.f
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