Paris intervient auprès des Etats-Unis dans l'affaire Executive Life

Ce matin, le Wall Street Journal affirmait dans ses colonnes que le gouvernement français aurait demandé aux Etats-Unis d'abandonner les procédures en cours à l'encontre du Crédit Lyonnais et du Consortium de Réalisation (CDR), tous deux mis en cause dans l'affaire Executive Life. La réponse du ministère des Affaires étrangères ne s'est pas faite attendre. Usant du style diplomatique qui est le sien, ne confirmant ni ne démentant ces informations, le Quai d'Orsay a indiqué que "la France a effectué une démarche auprès des autorités américaines pour faire connaître ses vues sur l'enquête visant le Crédit Lyonnais à propos du rachat de cette compagnie d'assurances". Reconnaissant que cette affaire est "très compliquée", le ministère des Affaires étrangères a précisé que ce dossier mobilisait les avocats de la banque mais aussi ceux du gouvernement français. La justice américaine a l'intention de mettre en accusation le Crédit Lyonnais et le CDR, soupçonné d'avoir organisé par portage illégal la reprise il y a dix ans de l'assureur américain en faillite Executive Life, alors que la loi américaine interdisait à l'époque à une banque d'acheter une compagnie d'assurances.D'après le Wall Street Journal, l'ambassadeur de France à Washington a plaidé la cause de la banque auprès du sous-secrétaire pour les Affaires économiques Alan Larson lors d'un entretien au département d'Etat en début de mois. Selon le journal, la démarche de l'ambassadeur témoigne de la crainte que des amendes se chiffrant en milliards de dollars ne soient imposées au CDR et au Crédit Lyonnais.Plusieurs procédures sont actuellement en cours aux Etats-Unis concernant les conditions de la reprise en 1991 par Altus Finance, filiale du Crédit Lyonnais, d'Executive Life: au civil, au pénal et devant l'autorité de tutelle des banques, la Réserve Fédérale américaine (Fed). L'actuel président du Crédit Lyonnais, Jean Peyrelevade - à la tête de la banque depuis fin 1993 -, a toujours nié avoir eu connaissance des illégalités intervenues lors de cette reprise avant les dernières semaines de 1998. Le Crédit Lyonnais court théoriquement le risque de se voir retirer sa licence aux Etats-Unis, puisque la Fed a le pouvoir de décider un retrait d'agrément. Mais dans les faits, c'est une sanction rarissime qu'elle n'a infligé que deux fois.Au début du mois d'avril, Jean Peyrelevade se montrait confiant quant à l'issue de ce dossier. Il déclarait même qu'il ne croyait pas que l'affaire Executive Life se solde par "une ardoise très forte".latribune.f
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