« L’essentiel de la purge des marchés américains est derrière nous »

« La Tribune » - Que peut-on attendre des résultats des sociétés américaines au premier trimestre ?François Sicart - Je crains que l'ampleur du recul des bénéfices des sociétés américaines ne soit bien pire que le ralentissement de l'économie elle-même. En effet, dans le contexte actuel de correction sévère des marchés boursiers les entreprises ne peuvent plus profiter de la Bourse pour gonfler leurs marges. Je pense qu'il y aura beaucoup de mauvaises surprises.Le secteur le plus touché est évidemment celui de la High-Tech où la liquidation des stocks a été la plus violente. Contraintes par l'atonie de la demande de stopper leur production, les sociétés américaines - l'exemple le plus criant est celui de la téléphonie mobile - ont été prises en tenaille entre l'obligation d'écouler leurs surplus et des coûts de production incompressibles.Quand envisagez-vous un redressement ?Je n'ai jamais vu un cycle d'ajustement des stocks aussi violent. Les entreprises ont réagi très vite pour couper leur production. Je pense que le redressement, même limité, sera aussi rapide. Les stimulations monétaires mises en œuvre par la Fed ainsi que les baisses d'impôts vont donner un petit coup de fouet à l'économie qui devrait repartir au troisième trimestre. En réalité, je pense que nous entamons un cycle économique en W. Une fois les stocks écoulés et la production repartie, l'économie américaine devrait connaître un ou deux ans d'expansion avant que ne resurgissent des inquiétudes sur l'inflation. Sur le plan boursier, le rebond devrait intervenir plus rapidement encore car l'essentiel de la purge est désormais derrière nous.Existe-t-il des poches de résistance ?Certains domaines comme celui de la défense ou de l'énergie sont relativement à l'abri. Sur ces secteurs, nos principales positions sont Boeing, Northrop Grumman et Murphy Oil dans le domaine du Pétrole. Considérant que la croissance américaine devrait être proche de zéro pendant les deux premiers trimestres, nous avons également choisi d'investir dans les matières premières, notamment le cuivre, l'aluminium, le nickel et l'or. Nous songeons à nous intéresser de nouveau aux valeurs technologiques dont le prix est revenu à des niveaux acceptables.Propos recueillis par Helene MAZIER
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