« Il serait inconscient de se positionner fortement sur les actions »

« La Tribune » - Le vent d'optimisme qui a soufflé la semaine dernière sur les places européennes va-t-il durer ?Nathalie Monnoyeur - Ce rebond des places européennes est justifié par des multiples de valorisation historiquement bas. Si l'on compare les rendements octroyés par les actions à ceux des obligations, il ressort que les marchés européens sont aujourd'hui tout près de leur plancher de l'automne 1998, qui constituait également un plus-bas depuis le début des années 1990. Pour justifier les cours actuels, il faudrait que les bénéfices des entreprises européennes se contractent de 5% en 2001. Le consensus laisse au contraire espérer une croissance de 7%. Sur cette base, nous pensons que l'indice Dow Jones Stoxx présente aujourd'hui une décote de 10% par rapport à sa « fair value ».On aurait donc touché le fond sur les marchés actions ?Ce n'est pas parce que les actions sont peu chères qu'elle ne peuvent plus baisser. L'incertitude macro-économique est telle aux Etats-Unis qu'il serait inconscient de se positionner fortement sur les actions. La baisse ininterrompue des marchés actions depuis plus d'un an nous laisse penser que la crise actuelle pourrait n'être pas simplement conjoncturelle, mais bien structurelle. La dégradation du marché du travail, conjuguée à un taux d'épargne négatif et à une confiance qui ne cesse de chuter, pourrait se traduire par une contraction de la consommation et peser plus lourdement et durablement que prévu sur l'économie américaine. Les marchés européens n'en sortiraient pas idemnes.Pourrait-on assister à un grand mouvement de rotation sectoriel favorable aux TMT ?Paradoxalement, les valeurs TMT pourraient effectivement être parmi les principales bénéficiaires d'un processus de ralentissement plus fort que prévu de l'économie mondiale. Dans un contexte de croissance faible, les investisseurs pourraient se tourner à nouveau vers ces valeurs de croissance, d'autant plus qu'elles sont revenues à des niveaux de valorisation attractifs. Les secteurs défensifs - la pharmacie, la distribution, les services collectifs, l'alimentation - pourraient également tirer leur épingle du jeu dans cet environnement.Propos recueillis par Jean-Noël Roffiae
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