Carrere Group fait entrer le dessin animé à la Bourse de Paris

A l'image des héros de ses séries animées, Claude Carrère, président de Carrere Group, ne manque jamais ni de sourire, ni d'enthousiasme. Jeudi, à l'occasion de la présentation du projet d'introduction en Bourse de sa société, il a mis ces qualités à profit pour tenter de convaincre une salle comble de la pertinence de sa stratégie de développement.C'est sur le dynamisme du marché du dessin animé qu'il a d'abord insisté. Pour lui, la demande des chaînes de télévision va continuer de s'accélérer, principalement grâce au développement des chaînes thématiques. Celles-ci peuvent offrir une deuxième vie à des séries qui ont précédemment été diffusées sur des chaînes généralistes. "Nous vendrons moins longtemps, pour moins cher, mais beaucoup plus souvent", a résumé la directrice générale de Carrere Group. Le deuxième relai de croissance, c'est dans l'internationalistion de ses ventes que Claude Carrère espère le trouver. Déjà, la société a fait ses premiers pas aux Etats-Unis, au Japon et en Scandinavie, même si la France reste son marché de prédilection. Carrere Group veut aussi maximiser les recettes tirées de chacun des vingt-cinq films et séries de son catalogue. La publication de supports vidéos domestiques (VHS, DVD), mais aussi la commercialisation de produits dérivés (t-shirts, jouets, jeux vidéos, ...) doivent l'aider à maximiser son chiffre d'affaires dans les prochaines années, et à accroître sa rentabilité. La société a d'ailleurs fait l'acquisition, l'an dernier, d'une participation de 66,6% dans VIP, une entreprise spécialisée dans l'exploitation des droits dérivés.Là où Claude Carrère est moins convaincant, c'est quand il parle des perspectives financières de son groupe. S'il présente un "business plan" alléchant - le taux de croissance annuel moyen du chiffre d'affaires devrait atteindre 29% entre 2001 et 2004, selon les documents présentés lors de la présentation de l'introduction -, le dirigeant ne donne aucune explication sur le recul de ses ventes entre 1999 et 2000. Il fait également l'impasse sur la volatilité traditionnelle des recettes dans l'industrie audiovisuelle, qui rend les prévisions de résultats relativement risquées.La fourchette de prix retenue pour l'introduction, entre 18,6 et 21,39 euros, aboutit à une valorisation médiane de près de 130 millions d'euros pour Carrere Group. La société espère mettre 23,67% de son capital en Bourse et ainsi lever une trentaine de millions d'euros. Sur cette base, le PER 2001 ressort à 26,5 fois.Jean-Noël Roffiae
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.