France Télécom recule malgré des résultats sans surprise

Des résultats records n'ont pas suffi à relancer l'intérêt des investisseurs pour l'action France Télécom. Jeudi, malgré l'annonce d'un bénéfice sans surprise de 3,66 milliards d'euros pour l'exercice 2000, le titre de l'opérateur a fini la séance en baisse de 3,18% à 56,2 euros, après avoir déjà plongé de 7% la veille.Il faut dire que l'interprétation des résultats 2000 est rendue difficile par l'importance des éléments exceptionnels. Ainsi, la progression de 32,2% du bénéfice net doit beaucoup à l'intégration de plus values de cession et de profits de dilution, qui ont atteint 7,268 milliards d'euros en 2000. France Télécom a notamment vendu des participations dans le mexicain Telmex, le britannique Crown Castle et l'allemand Deutsche Telekom. Ces gains exceptionnels ont été contrebalancés par l'inscription de provisions de respectivement 892 et 41 millions d'euros pour la dépréciation de NTL et de Bull. Le groupe a également passé près de 2,5 milliards d'euros de provisions "destinées à couvrir des pertes à survenir en 2001", plus précisément sur la dépréciation de Global One et d'Orange, dont la valeur a été sérieusement revue en baisse lors de l'introduction en Bourse le mois dernier. Les résultats 2000 ont également été grevés par de très importantes charges financières liées à l'endettement considérable de France Télécom. Celui-ci, évalué par l'opérateur à 61 milliards d'euros fin 2000 contre 14,6 milliards d'euros fin 1999, a généré des charges de 2,15 milliards d'euros. C'est trois fois plus que les charges acquittées une année auparavant par l'opérateur.Après soustraction de ces éléments, le résultat opérationnel de France Télécom s'établit à 4,856 milliards d'euros, en hausse de 8,2% par rapport à 1999. C'est un peu moins bon que ce qu'espéraient les analystes (5,1 milliards d'euros en moyenne selon le consensus JCF Group). Et, d'une année sur l'autre, la marge d'exploitation s'est nettement dégradée, puisqu'elle s'établit à 14,4% du chiffre d'affaires en 2000 après avoir atteint 16,5% en 1999. Toujours en 2000, les ventes du groupe ont progressé de 23,7% pour s'établir à 33,67 milliards d'euros.Pour 2001, Michel Bon, PDG du groupe, se fixe deux objectifs. D'abord, il espère enregistrer "une croissance aussi vigoureuse qu'en 2000, avec un chiffre d'affaires à nouveau en croissance de plus de 20% et un Ebitda en croisssance à deux chiffres." Mais l'opérateur est surtout attendu sur un deuxième chantier, celui de sa dette. France Télécom souhaite ramener sa dette entre 30 et 40 milliards d'euros d'ici 2002/2003, a annoncé le directeur financier du groupe Jean-Louis Vinciguerra lors de la présentation des résultats annuels. Pour ce faire, France Télécom va poursuivre sa politique de cessions d'actifs non stratégiques, avec notamment la cession prévue de plus de 10 milliards d'euros d'actifs dès cette année. L'opérateur espère notamment céder les 11% qu'il détient dans STMicroelectronics, le premier fabricant européen de semi-conducteurs.latribune.f
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