L'industrie américaine s'enfonce dans la récession

Cela fait près de vingt ans que l'outil industriel américain n'avait plus tourné à un rythme aussi peu soutenu. Avec une nouvelle baisse de 0,8% de la production en mai, la Réserve fédérale a indiqué vendredi que le taux d'utilisation des capacités industrielles était tombé jusqu'à 77,4%, son plus bas niveau depuis le mois d'août 1983. Les entreprises américaines, qui avaient massivement investi jusqu'au milieu de l'année dernière, ne savent plus aujourd'hui à quoi employer leurs machines alors que la demande pour les produits manufacturés n'en finit plus de reculer.Après huit mois consécutifs de baisse, la production industrielle américaine s'affiche aujourd'hui un retrait de 2,8% par rapport au mois de mai 2000. La faiblesse du secteur industriel n'est toutefois pas une surprise après la rechute de l'indice NAPM en mai. Par ailleurs, le dernier rapport sur l'emploi avait une nouvelle fois illustré la contraction de l'activité manufacturière avec la suppression de 124.000 emplois dans ce secteur en mai.L'accélération de la récession industrielle devrait inciter la Réserve fédérale à réagir dès la prochaine réunion de son comité de politique monétaire, les 26 et 27 juin prochain. Les banquiers centraux seront d'autant plus enclins à assouplir de nouveau leur politique monétaire, après déjà une baisse de 2,5 points des taux directeurs depuis le début de l'année, que les prix sont restés parfaitement sous contrôle en mai. Certes, l'inflation a affiché une hausse de 0,4%, c'est à dire légèrement plus que la prévision des économistes (+0,3% selon le consensus Reuters), mais ce dérapage est en grande partie lié à une nouvelle flambée de l'énergie. L'essence, le gaz, l'électricité ou le fuel domestique ont vu leur prix progresser de 3,1% en moyenne le mois dernier, et de plus de 15% par rapport au mois de mai 2000. Avec un baril de pétrole qui flirte de nouveau avec les 30 dollars, le dérapage du prix de l'énergie ne constitue d'ailleurs pas une surprise pour les économistes.Hors énergie, l'inflation a été quasiment nulle au cours du mois de mai. L'indice de base des prix à la consommation, qui exclut également les biens alimentaires, a connu une progression très modeste de 0,1%, inférieure à ce que prévoyaient les experts (+0,2%). Sur un an, cet indice structurel d'inflation, très regardé par la Réservce fédérale américaine, enregistre une hausse relativement limitée de 2,5%.latribune.f
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