Alcatel poursuit sa baisse malgré une valorisation jugée attractive

Pas de commentaire... Une chute de 21% de l'action au cours des quatre dernières séances n'a pas incité Alcatel à infléchir sa stratégie de communication. "Des indications sur les perspectives seront fournies lors de la présentation des résultats du premier trimestre le 26 avril, pas avant", explique le service de presse de l'équipementier télécoms. Pour le reste, on est prié de se référer aux récents propos de Serge Tchuruk qui, tout en confirmant ses prévisions pour le 1er trimestre, s'est refusé à livrer des objectifs pour l'ensemble de l'année.Ce manque de visibilité a provoqué l'abaissement en série des recommandations des intermédiaires financiers, notamment anglo-saxons, sur la valeur. Merrill Lynch et Deusche Bank jeudi dernier, Schroder Salomon Smith Barney, Morgan Stanley Dean Witter et Goldman Sachs ont successivement révisé leur opinion à la baisse sur la valeur et réduit leurs estimations de bénéfice par action pour l'année en cours.Reste à savoir si le plongeon d'Alcatel en Bourse - le titre est lanterne rouge du CAC 40 avec un recul de plus de 45% depuis le début de l'année - n'est pas aujourd'hui allé trop loin. Même s'il reconnaît que le marché des équipements télécoms est excessivement risqué, Antoine Joly, analyste chez Aurel-Leven, n'en estime pas moins que l'action Alcatel est sur-vendue. "La valorisation actuelle repose sur des hypothèses de croissance et de marges exagérément pessimistes", selon lui. Un cours aux alentours de 33 euros signifie que "le marché anticipe une croissance de l'ordre de 10% par an du chiffre d'affaires d'Alcatel entre 2001 et 2003, contre 30% en 2000, et une dégradation des marges en 2001". Pour l'analyste, la croissance devrait effectivement être de l'ordre de 10% en 2001, mais elle pourrait se rapprocher des 20% dès 2002.Pour un autre analyste parisien, cité par Reuters, "il y a une sorte de vent de panique sur le titre, on tombe dans l'excès contraire de celui de l'année dernière et on ne sait pas quand cela va s'arrêter". L'expert souligne qu'Alcatel se traite à neuf fois le ratio Valeur d'entreprise (VE, capitalisation boursière + dette nette) sur Ebitda contre 16,5 en moyenne pour le secteur et 19 pour Nokia. Reste que Nortel Networks, souvent considéré comme le meilleur comparable d'Alcatel, présente des niveaux de valorisation plus ou moins identiques à ceux de l'équipementier français. La société canadienne a révisé en forte baisse, la semaine dernière, ses estimations de résultats pour le premier trimestre, annonçant une perte de 10 à 12 cents par action contre une prévision précédente de 4 cents par action. Comme Alcatel, la société de John Roth s'est refusée à donner des objectifs pour l'ensemble de 2001. Jean-Noël Roffiae
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.