« Les défensives n’ont pas dit leur dernier mot »

La Tribune. - Les défensives vont-elles retrouver leur rôle de valeur refuge ?Wedig von Gaudecker. - Je m'explique mal le recul des valeurs défensives depuis le début de l'année. Il me semble que le contexte, marqué par un ralentissement, voire un début de contraction, des bénéfices continue de jouer en leur faveur. Les gains de productivité qui ont gonflé les profits des entreprises européennes dans la seconde moitié des années 90 commencent en effet à s'épuiser, et ils ne pourront être relayés que par une croissance des volumes. Les sociétés capables d'assurer, grâce à leur positionnement marketing, une progression de 10 ou 15% de leurs résultats à un horizon de cinq ou six ans vont être de plus en plus recherchées. Les défensives n'ont-elles pas payé en début d'année leurs niveaux de valorisation élevés ?Les multiples de valorisation sont effectivement plus élevés que ceux du reste du marché. Les valeurs de notre portefeuille se paient en moyenne 21 à 22 fois leurs bénéfices 2001, pour des ratios de l'ordre de 20 fois pour l'ensemble du marché. Mais cette prime reste faible par rapport à la tendance historique. Les valeurs présentant de très bonnes garanties de visibilité intègrent historiquement des primes de 30 à 40% par rapport au reste du marché, contre 10% seulement aujourd'hui. Une bonne raison d'être optimiste sur leurs perspectives boursières.Quels critères utilisez-vous pour distinguer les valeurs d'un même secteur ?Avant même les questions d'évaluation boursière, ce sont les critères industriels qui guident nos choix. Une bonne visibilité sur les bénéfices passe d'abord par un produit ou par une marque de première qualité. C'est notamment le cas de L'Oréal, qui peut appuyer sa stratégie commerciale sur une marque connue de tous, ou de Sodexho, qui profite de la tendance lourde à l'externalisation des services de restauration collective. Les problèmatiques de valorisation n'interviennent que dans un second temps. Malgré ses qualités, L'Oréal présente par exemple des ratios que nous jugeons dissuasifs, alors que Sodexho conserve une valorisation attractive.Propos recueillis par Jean-Noël Roffiaen
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