«Les arbitrages ne bloquent pas l'OPE sur Legrand»

« La Tribune ». Les conditions actuelles du marché se prêtent-elles aux opérations d'arbitrage ?Jérôme Knaepen. Il y a moins d'opérations qu'il y a un ou deux ans. Plutôt que d'engager des opérations de rapprochement, les sociétés cherchent maintenant davantage à se protéger des effets de la baisse de leur valorisation. D'ailleurs, en général, les marchés turbulents ont tendance à bloquer les acquisitions. Dans nos arbitrages, nous donnons la priorité aux opérations sur les grosses valeurs, pour des raisons de liquidité des titres. Les opérations sur les petites et moyennes valeurs sont plus coûteuses en termes d'emprunts de titres. De plus, si elles interviennent sur deux places différentes, comme par exemple dans le cas de Tiscali et Liberty Surf, elles sont plus complexes à mener à bien. C'est pourquoi les arbitragistes se sont massivement positionnés sur la seule opération d'envergure depuis le début de l'année, l'offre publique d'échange [OPE] de Schneider sur Legrand.Les arbitragistes sont d'ailleurs montrés du doigt dans cette opération...C'est totalement injuste. Ce ne sont pas les arbitragistes qui ont bloqué l'OPE de Schneider. Certes, ils espéraient une surenchère sur les ADP, mais ils auraient finalement apporté à l'offre, d'autant que leurs gains sur les ADP seront sans doute inférieurs aux pertes sur les actions ordinaires Legrand si le projet de rapprochement avec Schneider avorte. Ce n'est pas leur métier de conserver durablement des titres, surtout s'ils deviennent complètement illiquides. Le vrai problème, c'est qu'aujourd'hui les titres Legrand restent cotés. Ces titres ne sont plus aujourd'hui traités que par les professionnels, les particuliers étant sortis depuis longtemps. Or, un marché de professionnels, c'est un marché d'initiés.Quel est le rôle des arbitragistes dans une OPE ?Certainement pas de bloquer une opération industrielle. Ils apportent de la liquidité, des flux d'ordres et une porte de sortie attractive aux vendeurs. Ainsi, les arbitragistes réduisent la volatilité sur les titres impliqués. Sans eux, les valeurs d'arbitrage connaîtraient des variations quotidiennes bien supérieures au seuil de réservation, du fait d'une moindre liquidité.
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